Salut
Dernière observation, avant de passer aux autres articles (quoique pour ces derniers, je n'aurais surement pas grand-chose à dire).
Page 36 : s'agissant de l'attaque du Proserpina, rappelons que le No.47 (RAF) Squadron ne participe pas seul. Selon les différentes sources et ORB des Squadron participant à l'opération, l'ordre de bataille est le suivant : (je ne rentre pas dans les détails).
- 5 Bisleys du 15 Sqn SAAF (le sixième doit rentrer à la base suite à un problème moteur).
- 13 Beauforts torpilleurs (cinq du 39 et 8 du 47 Sqn RAF)
- 9 Beaufighters (quatre du 252 et cinq du 272 Sqn RAF).
Les pertes sont relativement lourdes : 3 Bisleys sur les 5, ainsi que 3 Beauforts sur 8, tandis que l'escorte revendique un Ju.88 endommagé (un Beaufighter du No.272 est perdu, et un autre endommagé).
Vilaincanard a écrit :
Merci pour ces précisions ; ce post fait 5 800 signes. L'article en fait un peu moins de 65 000. Le prix pour une telle précision, c'est la place, or l'article est déjà très dense.
Bonjour,
Oui, je me doute bien qu'il n'était pas possible d'entrer dans ces détails pour des raisons de places, et qui n'auraient probablement pas intéressé la grande majorité des lecteurs (en plus d'être une perte de temps). Surtout que, par exemple, pour le 24 octobre, la phrase "des bombardiers sud-africains malmenée" résume parfaitement la situation sans y passer trois pages dessus. C'était juste 2 - 3 compléments, si cela intéresse (ou non probablement) quelques personnes sur ce forum. Comme c'est un sujet (la SAAF) qui m'intéresse particulièrement ; et que j'ai une documentation importante notamment en livre sud-africain pas forcément facile à trouver), j'en profite un peu comme on est sur un forum et que je peux remplir autant de lignes que je le souhaite. Mais, je suis parfaitement en accord que ces développements n'ont absolument pas leurs places dans un article.
Mais là encore, sauf les deux erreurs notées (et encore la seconde est très insignifiante), je n'ai pas de critique majeur sur l'article. Certes, il ne correspond pas forcément à mes attentes (mais, elles sont probablement très éloignées de la majorité des lecteurs), mais j'ai trouvé relativement intéressant à lire, car assez complet sur les différents participants. Donc, il s'agit vraiment uniquement d'observations et non des critiques sur la qualité de l'article, que j'ai trouvé là encore très correct et agréable à lire. Certes, il y'a 2 - 3 petites erreurs mineurs, mais dont l'impact ne change pas grand chose au fond, et sincèrement malgré quelques divergences d'interprétation cela reste pour moi un bon article sur le sujet qui offrira une bonne synthèse à la majorité des lecteurs. Dommage, par contre, de ne pas voir les bouquins de Schoeman dans la bibliographie, lesquels ont fortement renouvelé l'étude de la SAAF.
Ma seule réelle critique est sur le paragraphe traitant de la politique sud-africaine en début d'article qui est assez discutable :
1°: Le Premier ministre de l'époque (sauf, si c'est pour parler d'une période préalable à la guerre) est Jan Smuts. Hetzog démission du poste de Premier ministre, le 4 septembre 1939, lors que le Parlement vote l'entrée en guerre signant la victoire de son concurrent Jam Smuts ;
2°: L'Union of South Africa entre donc en guerre sous les commandes de Jan Smuts, qui est un ardent partisan de l'alliance avec l'Empire britannique (notamment pour sa vision de la grande Afrique du Sud), en plus d'être un ami très proche de Winston Churchill. L'engagement en Afrique du Nord (après l'Afrique Orientale) devant être son apothéose, et à plus forte raison l'utilisation de la SAAF comme instrument de puissance (Smuts étant un grand partisan de l'arme aérienne, tandis que son éminence grise sur les questions militaires : Pierre van Ryneveld étant l'ancien commandant de la SAAF (entre sa création et 1933 ou 35 ? j'ai un doute de mémoire), ce qui aide). Il est amusant de noter que jusqu'à la fin de la guerre, les Sud-Africains vont continuer à créer des unités aériennes pour les envoyer en Égypte (avec un manque criant de personnels techniques et de pilotes entraînés) uniquement pour faire le nombre. Et je conserve mon avis, il est très difficile d'appréhender réellement la participation sud-africaine sans prendre en compte la personnalité de son premier ministre et ses objectifs politiques sur le plan interne mais surtout (et c'est probablement la cause principale de son échec à régler la situation interne explosive du pays avec cette obsession du niveau international) externe.
3°: On peut débattre du caractère très Anti-Britannique de Hertzog. Certes, c'est clairement un nationaliste afrikaners, mais finalement comme il le prouve lors de la révolte afrikaans en 1914 (en refusant de s'y associer, ce qui est une des raisons majeures de son échec rapide), puis lors de ses fonctions de Premier ministre entre 1924 et 1939, il est davantage en faveur de la neutralité. Certes, sa politique sera très fortement en faveur des Afrikaners et des symboles nationaux, mais il se gardera bien de lancer les débats sur la question de la République et de l'Empire britannique. Il était probablement un politicien relativement intelligent qui avait parfaitement compris comment utiliser la symbolique nationaliste pour gagner le soutien populaire (et bloquer son électorat), tout en étant conscient qu'il avait davantage d’intérêt à rester dans l'Empire britannique qu'à une hypothétique indépendance.
Pour preuve, peu après le déclenchement de la guerre, il retrouvera sa posture de la neutralité face aux autres leaders nationalistes comme les tristement célèbres Malan et Vorster, ce qui lui faudra in fine d'être exclue de son mouvement et de mourir peu après dans l'isolement de sa ferme. Il était, par ailleurs, relativement anti-allemand comme plusieurs leaders nationalistes (probablement la raison de sa neutralité en 1914) qui ont considéré l’attitude de l'Allemagne et du Kaiser comme une trahison lors de la guerre Anglo-Boers.
4°: Inversement, par contre (et c'est assez ironique lorsqu'on sait que son plan militaire jouera un rôle non négligeable dans l’extension rapide de la SAAF) que son ancien ministre de la défense Oswald Pirow (1933 - 1939) auteur du "Plan Pirow" était lui un ultra pronazi avec la création du mouvement des Ossewabrandwag (sentinelle du char à bœufs, référence à la mythologie du Grand Trek) et ses Stormjaers, auxquelles appartient notamment (comme indiqué dans l'article) Vorster qui est néanmoins à l'époque relativement inconnue. L'homme fort du mouvement reste Pirow qui n'arrivera, cependant, jamais à relancer sa carrière après la guerre. Toutefois l'Ossewabrandwag reste un mouvement assez mineur, dont l'essentielles des membres sont internés dès 1942.
5°: Globalement, la population blanche penche principalement entre le soutien pour les Anglo-saxons et le soutien ou la neutralité chez les Afrikaners (Smuts conservant encore un réel prestige), ainsi que pour les responsables politiques qui là encore se divise surtout sur ces deux mêmes lignes (si on place de côté, les ultras, pour preuve lors de la victoire surprise de 1948 les nationalistes gagnent essentiellement grâce au système, mais avec une minorité populaire : 37% des votes représentant 45% des sièges disponibles contre 49% du vote populaire pour 42% des sièges en faveur du mouvement de Smuts, soit globalement 125 000 votes d'écart..., ce qui en dit beaucoup sur la justesse du système électoral, sans compter la question du vote des noires et métis).
6°: Par contre et effectivement pour obtenir le vote de l'entrée en guerre en 1939, Smuts est contraint d'accorder deux limites : le service sera composé uniquement de volontaires ; les volontaires ne pourront servir que sur le continent africain. Ce qui causera, notamment, quelques tensions en 1941 ou 1942 (plus la date en mémoire et pas envie de fouiller dans la doc) lorsque le commandement britannique aura l'idée de transférer un Squadron vers le Moyen-Orient, déclenchant la colère de Smuts qui contactera directement Winston Churchill pour s'en prendre à Wawell (probablement en connaissant parfaitement les relations difficiles Churchill / Wawell...) et faire annuler l'ordre. Accessoirement, le service sur le contient africain disparaît très discrètement après la Campagne de Tunisie pour participer à la Campagne d'Italie et pour envisager en 1945 l'envoi d'une Wing en Asie pour participer aux combats en Birmanie, quoique les navires avec le personnel arriveront dans le port de Colombo après la capitulation japonaise. Il faut, toutefois, noter que la SANF(V) (South African Naval Forces (Voluntary)) détachée auprès de la Fleet Air Arm servira dans le Pacifique à partir de la mi-1944.