larsenjp a écrit : ↑jeu. août 06, 2020 1:51 pm
Je ne répondais qu’à la partie « désesperé et con ».
Pour moi ce programme est tout sauf désespéré. Il vient de loin puisque von Braun commence à travailler dessus avant même l’arrivée de Hitler et alors qu’il a à peine 20 ans(il est né en 1912).
Le V2, à savoir le projet A4, est donc le quatrième après les projets A1, A2 et A3.
Et j’ajoute à mon sens qu’à partir du moment où les Allemands
ont abandonné le bombardier stratégique, développer un missile balistique est logique. Même si c’est un argument à posteriori puisque von Braun a démarré ses travaux avant cet abandon. Mais il a certainement dû bénéficié de ressources et de crédits rendus disponible par cet abandon.
Pour le reste, on peut reprocher beaucoup de choses à von Braun et notamment son attitude vis à vis des nazis. Il est membre du parti et il savait nécessairement que des déportés travaillaient sur son projet. Il n’a rien dit. A côté de ça, il a assuré la direction technique et la « chefferie de projet » du développement de bout en bout. Je dirais donc que c’est un génie qui s’est mis au service du diable...
Je ne connais rien des travaux soviétiques en la matière mais si ça a permis à certains d’éviter ou de sortir du goulag, c’est toujours ça de pris.
Quant aux alliés, ils auraient sans doute pu en effet développer un tel missile, on est d’accord.
Mais comme dit par ailleurs, eux avaient choisi la voie du bombardier stratégique et ils ont tout mis dessus.
Je dirais qu'ils ont plus échoué dans le bombardier stratégique
Uralbomber puis
Americabomber qu'ils ne l'ont vraiment abandonné...
Ceci étant, avec 300 km de portée pour le V2 on est loin du rayon d'action du bombardier stratégique, voire tactique. (2 000, 1 000 km...enfin quand les journaleux et autres contributeurs de wiki arrêteront de confondre le rayon d'action et l'autonomie on en reparlera...).
On est loin de la précision de visée d'un Ju-88 ou d'un Tu-2 en piqué, même d'un Norden de B-17!
Je ne vois donc pas la corrélation (je ne parle même pas du rapport) entre l'abandon du stratégique et les ressources réattribuées au programme des fusées (qui s'apparentait plus à de la recherche fondamentale, qu'appliquée). A la limite c'était: bon, on continue et on verra bien ce qu'on en fera après...
Pour les russes, ils étaient déjà sortis de l'auberge (du goulag en fait) et enseignaient à l'institut de Kazan. Merci pour eux...
Ceci dit, le voyage en Allemagne en septembre 1945 a permis de relancer leur carrière de constructeur*.
* Je tiens à dire de suite que je n'ai rien contre le métier de professeur, qui est très noble également.
Pour autant, je ne suis pas sûr que c'était la carrière d'enseignant qu'ils souhaitaient en premier choix.