RAF-in-Combat a écrit :Après quelques jours d'absence je reviens sur le débat. De quel 'effet psychologique' parles-tu? Contrairement à ce que tu sous-entends, les Anglais ne résonnent pas comme les Français, ils ont cette volonté de se battre jusqu'à la dernière minute, pour ceux qui suivent le rugby au niveau international en savent quelque chose. C'est dans leur gênes. Il ont été virés de France, de Grèce, de Crète et de Singapour (qui reste à ce jour le plus grand désastre militaire britannique à ce jour) et ils ont restés dans la guerre sans broncher, et malgré tous ces revers les Dominions n'ont pas douté non plus. L'homme de la rue était prêt à se battre (mais restait lucide), la Home Guard créée au cours de l'été 40 en est l'illustration. Churchill représentait ce que pensait la majorité des Britanniques, il n'était seul dans son coin à vouloir continuer à faire la guerre. Hitler a sous-estimé les Britanniques dans leur ensemble car ils les connaissait mal, il pensait que les méthodes qui avaient fonctionné avec les autres pays européens fonctionneraient avec les Anglais. Erreur de calcul, comme l'a été le bombardement de Coventry, inefficace. En 40 les moyens des Dominions étaient faibles certes, mais en 44 ils représentaient 40% des effectifs de l'Empire, il leur fallait le temps de les réunir. Ne parle-t-on pas des Anglo-Canadiens pour le débarquement pour le volet non américain, c'est pas pour rien. De plus les Anglais avaient des atouts que la France n'avait pas, comme le fait que le Canada pouvait fournir des avions et des blindés à l'Empire, d'où cette possibilité de continuer la lutte avec un gouvernement exilé au Canada. Et si George VI avait dit 'on continue', les Dominions auraient suivi, point barre, il n'y aurait pas eu matière à débattre..
Désolé mais je pense que tu mélanges plusieurs choses. La Grèce, la Crète, Singapour, OK, mais cela se passe en 1941, après la BoB et les raids de terreur contre l'Angleterre et il est clair pour moi que pas grand monde à cette époque à Londres ne devait avoir envie de trouver un arrangement avec Hitler, que ce soit au gouvernement ou dans la rue.
La situation est très différente à l'été 1940 qui est le moment critique à l'Ouest (avec la période du Débarquement mais le contexte n'a plus rien à voir)
Fin juin 1940, l'Angleterre n'a pas encore été vraiment attaquée (quelques raids de la
Luftwaffe surtout sur le nord contre la
Royal Navy, des attaques de sous-marins), elle a perdu son principal alliée dont l'armée, considérée comme la meilleure du monde s'est écroulée en quelques semaines, apparemment sans combattre (je dis apparemment car nous savons aujourd'hui que la vérité est différente). La tentation de négocier était bien là, du moins chez certains responsables britanniques, et c'est logique. Le mythe de l'Angleterre unie et déterminée à se battre "sur les plages, les champs, les rues, les collines" etc. est une construction de Churchill et de sa propagande. Il y a eu pas mal de travaux là-dessus qui le confirment; d'ailleurs les sondages d'opinion faits à cette époque montraient que plus de la moitié des Anglais pensaient que ce n'était pas (ou plus?) leur guerre et que le pays allait en sortir. Hitler n'avait pas si mal jugé la situation que ça mais il est tombé sur Churchill qui a dit non et l'a entrainé vers un point de non-retour. L'initiative de Churchill de faire bombarder Berlin fin aout 1940 est d'ailleurs brillante: il montre à tout le monde sa volonté de se battre et il force Hitler à réagir et à lancer des raids de terreur; à partir de là, toute négociation devient impossible et les partisans anglais d'un accord sont définitivement décrédibilisés. Et cerise sur le gâteau, il détourne la
Luftwaffe sur des objectifs non militaires qui n'ont aucun effet sur la capacité combattive de la
RAF au contraire (sur-motivation des équipages).
Quant au Roi, je ne pense pas qu'il avait le pouvoir de décider de continuer ou d'arrêter la guerre, que ce soit au Canada ou ailleurs. En théorie oui, mais en pratique non. La tradition anglaise si j'ai bien retenu mes cours de civilisation anglaise
![Emlaugh :emlaugh:](./images/smilies/emlaugh.gif)
c'est "le Roi (ou la Reine) règne mais ne gouverne pas". Sa parole est importante mais il y a des limites.
Pour le rugby, il se trouve que j'y ai pas mal joué dans ma jeunesse, y compris contre des équipes anglaises. Je peux te dire qu'on a rien à leur envier; pour l'avoir expérimenté, il faut plutôt chercher le
fighting spirit du côté des Ecossais voire des Gallois... ceci dit, je n'ai jamais "testé" les Irlandais qui sont parait-il les spécialistes de la chose.. .
![Laugh lol](./images/smilies/laugh.gif)