Publié : jeu. févr. 19, 2004 3:40 pm
[[ Résumé de l’épisode précédent ]]
Une base russe a été découverte sur une petite île au large. Une attaque surprise est prévue tôt ce matin.
16 Stukas, 8 Focke-Wulf 190A9 et 3 Messerschmitt Bf-109 formeront l’attaque.
Le dernier briefing a été donné, les hommes sont prêts à monter dans leurs machines
7h03
J’arrive devant mon Focke-Wulf, le « un Noir ». Gustav, mon mécano, m’aide à monter dans le cockpit après ma petite inspection de la machine. Comme d’habitude, il est parfait. Il m’a ramené de toutes les missions, même blessé. Franz, Friedrich et Viggo font de même. Le premier groupe, mené par Hanz, mettent leur moteur en route, ils partiront les premiers avec 4 minutes d’avance pour prendre de l’altitude. Les Stukas sont partis depuis une vingtaine de minutes, ils doivent être en pleine mer à l’heure qu’il est. Hanz annonce son départ à la tour et les voilà qui partent. Je jette un dernier regard à ma carte. Le chemin sera en pleine mer, pas facile. Je ferme les yeux et j’image la base qui nous attend. Collée à un petit village de pêcheurs. Le parking Sud est la cible, il devrait être rempli de Yaks. S’il nous reste des munitions nous tireront dans la tour de contrôle et dans les réserves de munitions et carburant. Les Yaks d’abord.
Il est temps. Je pousse un bouton et le moteur démarre. Suivent mes ailiers, leurs moteurs tournent rond comme le mien. Je ferme le cockpit et je pousse sur la manette des gaz. Gustav juché sur mon aile me guide.
Arrivés en bout de piste, d’un geste Gustav me souhaite bonne chance. Je me retourne, les trois autres Focke-Wulf sont là. Je regarde l’heure. 7h07.
« Kanon leader demande autorisation de décollage. »
« Ici contrôle sol, décollage autorisé. Vent nul. Visibilité 5000 »
« Kanon leader décollage. »
Mes pieds écrasent les freins alors que je pousse la manette des gaz. Le moteur prend des tours, je le laisse forcer un peu. Quand je sens qu’il veut partir, je le libère en relâchant les freins. En quelques secondes, je suis déjà en l’air. Je rentre les trains et les volets de décollage. Comme prévu au briefing, je fais un large virage à gauche en légère montée pour que le groupe se forme.
« Kanon 2, décollage. »
Quelques secondes plus tard suivent Kanon 3 et 4. Le groupe est prêt, nous prenons le cap de vol.
Je regarde l’heure. 7h10. Ce sont les Messerschmitt qui sont en train de décoller. Pourvu que la diversion marche, il ne faudrait pas que les Ivans nous tombent dessus. Il y a bien nos quatre Focke-Wulf qui nous couvrent mais face à des Yaks ils font bien pâle figure. Au mieux ils dissuaderont les Rouges de nous attaquer. Ca y est, je vois la mer. Le chemin interminable va commencer, aucun repère au sol, rien que de l’eau. Nous volons à une petite centaine de mètres au dessus des flots à plus de 400km/h, la moindre erreur de pilotage, la moindre inattention et c’est l’accident, la mort. Garder le cap, regarder le ciel pour d’éventuels contacts, conserver l’altitude, tenir la formation serrée. Non, finalement cette mission n’est pas de tout repos. Par chance, s’agit-il bien de chance dans ces conditions, nous n’emportons pas de bombe qui nous ralentirait.
« de Anton Leader, sur cap. »
Assurément, il s’agit d’un jeune Kapitan. Il ne sait pas qu’il faut garder le silence radio jusqu’au contact. Comme il est le plus gradé du Gruppe d’attaque, personne n’osera le contredire. Je soupire doucement dans le creux de mon masque.
Un rapide coup d’œil à droite, je vois mon numéro deux, Franz, qui scrute le ciel. Un coup d’œil à gauche et c’est Viggo et Friedrich que j’observe quelques secondes. Viggo est dernier arrivé, je le sens nerveux, il gigote tout seul dans son cockpit. Je reste fixé sur lui quelques secondes, puis nos regards se rencontrent, il me fait signe d’un mouvement de tête, tout va bien. Je lui réponds en levant le pouce gauche et je reprends ma surveillance du ciel. Ces silences radio peuvent vraiment être pesants, surtout pour les jeunes recrues. Un bref coup d’œil à la montre. 7h17. Tout se présente bien.
« Achtung ! Ivans ! »
Quoi ?
« de Anton Leader, Yaks à trois heures bas ! »
Bon, au moins les 109 auront attirés quelques Ivans loin de leur base. Je ne sais même pas combien de Yaks sont en l’air, ou même s’il en reste au sol.
« de Anton 3 ! Ivans dans mes 6 ! »
« On est encerclés ! Ils sont trop nombreux ! »
« J’en compte huit ! »
« Attention Horst ! Derrière toi ! BREAK !»
« Gus ! »
« Ici Anton Leader, gardez votre calme ! »
« Il est derrière moi ! Je le vois pas ! Aidez moi ! »
« J’arrive ! »
« Je suis touché ! Je saute ! »
« Ralf ! Break gauche ! »
« Attends, j’ai … il faut que …. »
« … »
Ca y est. Ils sont tous tombés. Il est 7h17. Non, 7h18. La zone devait être calme, un ou deux Ivans tout au plus. Qu’est-ce …
« Achtung !! Feindliche Jadgfliegers !! »
Les Stukas appellent. Ils sont pris en chasse. Ils sont trop proches de la base ennemie pour faire le cercle défensif, ils n’ont d’autre choix que de foncer. La radio n’en dira pas plus. Les Stukas n’ont besoin de personne et personne ne peut les aider. Ils sont livrés à eux-mêmes, les pilotes garderont la formation aussi compacte que possible et les mitrailleurs… Ils feront ce qu’ils pourront. Je sais qu’ils sont sous les balles, et rien à faire. Même les Messerschmitt sont trop loins.
Je tourne la tête vers Viggo. Le pauvre, il est désorienté, c’est à peine s’il ne manque pas de rentrer en collision avec Friedrich. Il me regarde. Je le calme un peu du regard, Friedrich acquiesce d’un hochement de tête. L’ennemi nous attend.
« Dora 15, je saute ! »
A peine a-t-on entendu la fin de la phrase qu’un crépitement horrible se fit entendre dans la radio. Et d’un. Avait-il sauté ? Ont-ils sauté ?
« de Dora 12, je vois deux parachutes. »
Je regarde l’heure. 7h23. Encore 6 minutes et les Stukas seront sur la base. Encore 11 minutes et j’y serais.
« de Dora 12, je saute ! »
Mais combien sont-ils ? Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Mais qu’est-ce qu’ils ont foutu aux Renseignements ? Dans quel guêpier on s’est fourrés ?! Si je rentre vivants, il y a des têtes qui vont tomber, j’en fais serment.
« de Kanon Leader, combien de contacts ? »
« de Dora Leader, 4 contacts en attaque »
« de Dora 11, pas de parachutes pour Dora12. »
Et voila, un équipage de perdu. Bien sur je ne les connaissais pas, mais entendre la mort des compatriotes à la radio, ça ne peut laisser personne indifférent. Je les vengerais, assurément.
« de Dora 13, j’ai ai touché un ! Il fume ! Il dégage ! »
Bien joué garçon, mais il faut encore poser les bombes et rentrer à la maison.
« Ils partent tous ! Ils s’en vont ! »
« de Dora leader, objectif à 2 minutes. »
Ils arrivent dans la zone de Flak, c’est pour ça que les Yaks sont partis, pour ne pas se faire descendre par leur propre artillerie. Les Stukas vont avoir quelques instants de repos. La DCA, ils n’en ont pas peur.
Mais ce qui m’aura le plus étonné dans ces quelques secondes de combat, c’est le calme apparent des conversations.
« de Dora leader, plongeon dans 30 secondes »
Ils y sont.
« de Kanon leader, on change de plan de vol, restez avec moi. »
Avec tous ces russes dans les environs, je préfère changer de route et arriver plus vers l’Ouest, quitte à contourner l’île pour éviter les Yaks. Les Stukas vont repartir plein Nord, inutile de les croiser et d’engager les Yaks. Je penche légèrement le Focke-Wulf sur la gauche. Je lève la tête, et vois Hanz qui me suit. Il a bien reçu le message, mais ne s’est pas déclaré sur la radio. Ca sera toujours une surprise en plus pour ces Russes s’ils viennent à s’en prendre à nous.
« de Dora Leader, bombes larguées, on rentre ! »
Il faut encore attendre quelques secondes pour qu’un mitrailleur nous donne une première estimation des dégâts, surtout de la santé de la DCA.
« de Dora 14, aucun signe de DCA. »
Merveilleux ! On pourra s’exercer au tir et venger nos camarades perdus !
Comme prévu dans le plan de vol, les Stukas, partant vers le Nord, se font attaquer par les Yaks. Dora 11 et son équipage ne rentreront pas ce soir, deux Stukas furent endommagés à plus de 50% mais purent rentrer à la base et 3 autres furent légèrement endommagés. Cependant, un autre Yak a été descendu dans ce combat.
« de Kanon Leader à Schwarm Kanon, libérez vos sécurités, on monte à 1500m. »
...
[[ To Be Continued ]]
Une base russe a été découverte sur une petite île au large. Une attaque surprise est prévue tôt ce matin.
16 Stukas, 8 Focke-Wulf 190A9 et 3 Messerschmitt Bf-109 formeront l’attaque.
Le dernier briefing a été donné, les hommes sont prêts à monter dans leurs machines
7h03
J’arrive devant mon Focke-Wulf, le « un Noir ». Gustav, mon mécano, m’aide à monter dans le cockpit après ma petite inspection de la machine. Comme d’habitude, il est parfait. Il m’a ramené de toutes les missions, même blessé. Franz, Friedrich et Viggo font de même. Le premier groupe, mené par Hanz, mettent leur moteur en route, ils partiront les premiers avec 4 minutes d’avance pour prendre de l’altitude. Les Stukas sont partis depuis une vingtaine de minutes, ils doivent être en pleine mer à l’heure qu’il est. Hanz annonce son départ à la tour et les voilà qui partent. Je jette un dernier regard à ma carte. Le chemin sera en pleine mer, pas facile. Je ferme les yeux et j’image la base qui nous attend. Collée à un petit village de pêcheurs. Le parking Sud est la cible, il devrait être rempli de Yaks. S’il nous reste des munitions nous tireront dans la tour de contrôle et dans les réserves de munitions et carburant. Les Yaks d’abord.
Il est temps. Je pousse un bouton et le moteur démarre. Suivent mes ailiers, leurs moteurs tournent rond comme le mien. Je ferme le cockpit et je pousse sur la manette des gaz. Gustav juché sur mon aile me guide.
Arrivés en bout de piste, d’un geste Gustav me souhaite bonne chance. Je me retourne, les trois autres Focke-Wulf sont là. Je regarde l’heure. 7h07.
« Kanon leader demande autorisation de décollage. »
« Ici contrôle sol, décollage autorisé. Vent nul. Visibilité 5000 »
« Kanon leader décollage. »
Mes pieds écrasent les freins alors que je pousse la manette des gaz. Le moteur prend des tours, je le laisse forcer un peu. Quand je sens qu’il veut partir, je le libère en relâchant les freins. En quelques secondes, je suis déjà en l’air. Je rentre les trains et les volets de décollage. Comme prévu au briefing, je fais un large virage à gauche en légère montée pour que le groupe se forme.
« Kanon 2, décollage. »
Quelques secondes plus tard suivent Kanon 3 et 4. Le groupe est prêt, nous prenons le cap de vol.
Je regarde l’heure. 7h10. Ce sont les Messerschmitt qui sont en train de décoller. Pourvu que la diversion marche, il ne faudrait pas que les Ivans nous tombent dessus. Il y a bien nos quatre Focke-Wulf qui nous couvrent mais face à des Yaks ils font bien pâle figure. Au mieux ils dissuaderont les Rouges de nous attaquer. Ca y est, je vois la mer. Le chemin interminable va commencer, aucun repère au sol, rien que de l’eau. Nous volons à une petite centaine de mètres au dessus des flots à plus de 400km/h, la moindre erreur de pilotage, la moindre inattention et c’est l’accident, la mort. Garder le cap, regarder le ciel pour d’éventuels contacts, conserver l’altitude, tenir la formation serrée. Non, finalement cette mission n’est pas de tout repos. Par chance, s’agit-il bien de chance dans ces conditions, nous n’emportons pas de bombe qui nous ralentirait.
« de Anton Leader, sur cap. »
Assurément, il s’agit d’un jeune Kapitan. Il ne sait pas qu’il faut garder le silence radio jusqu’au contact. Comme il est le plus gradé du Gruppe d’attaque, personne n’osera le contredire. Je soupire doucement dans le creux de mon masque.
Un rapide coup d’œil à droite, je vois mon numéro deux, Franz, qui scrute le ciel. Un coup d’œil à gauche et c’est Viggo et Friedrich que j’observe quelques secondes. Viggo est dernier arrivé, je le sens nerveux, il gigote tout seul dans son cockpit. Je reste fixé sur lui quelques secondes, puis nos regards se rencontrent, il me fait signe d’un mouvement de tête, tout va bien. Je lui réponds en levant le pouce gauche et je reprends ma surveillance du ciel. Ces silences radio peuvent vraiment être pesants, surtout pour les jeunes recrues. Un bref coup d’œil à la montre. 7h17. Tout se présente bien.
« Achtung ! Ivans ! »
Quoi ?
« de Anton Leader, Yaks à trois heures bas ! »
Bon, au moins les 109 auront attirés quelques Ivans loin de leur base. Je ne sais même pas combien de Yaks sont en l’air, ou même s’il en reste au sol.
« de Anton 3 ! Ivans dans mes 6 ! »
« On est encerclés ! Ils sont trop nombreux ! »
« J’en compte huit ! »
« Attention Horst ! Derrière toi ! BREAK !»
« Gus ! »
« Ici Anton Leader, gardez votre calme ! »
« Il est derrière moi ! Je le vois pas ! Aidez moi ! »
« J’arrive ! »
« Je suis touché ! Je saute ! »
« Ralf ! Break gauche ! »
« Attends, j’ai … il faut que …. »
« … »
Ca y est. Ils sont tous tombés. Il est 7h17. Non, 7h18. La zone devait être calme, un ou deux Ivans tout au plus. Qu’est-ce …
« Achtung !! Feindliche Jadgfliegers !! »
Les Stukas appellent. Ils sont pris en chasse. Ils sont trop proches de la base ennemie pour faire le cercle défensif, ils n’ont d’autre choix que de foncer. La radio n’en dira pas plus. Les Stukas n’ont besoin de personne et personne ne peut les aider. Ils sont livrés à eux-mêmes, les pilotes garderont la formation aussi compacte que possible et les mitrailleurs… Ils feront ce qu’ils pourront. Je sais qu’ils sont sous les balles, et rien à faire. Même les Messerschmitt sont trop loins.
Je tourne la tête vers Viggo. Le pauvre, il est désorienté, c’est à peine s’il ne manque pas de rentrer en collision avec Friedrich. Il me regarde. Je le calme un peu du regard, Friedrich acquiesce d’un hochement de tête. L’ennemi nous attend.
« Dora 15, je saute ! »
A peine a-t-on entendu la fin de la phrase qu’un crépitement horrible se fit entendre dans la radio. Et d’un. Avait-il sauté ? Ont-ils sauté ?
« de Dora 12, je vois deux parachutes. »
Je regarde l’heure. 7h23. Encore 6 minutes et les Stukas seront sur la base. Encore 11 minutes et j’y serais.
« de Dora 12, je saute ! »
Mais combien sont-ils ? Qu’est-ce que c’est que ce foutoir ? Mais qu’est-ce qu’ils ont foutu aux Renseignements ? Dans quel guêpier on s’est fourrés ?! Si je rentre vivants, il y a des têtes qui vont tomber, j’en fais serment.
« de Kanon Leader, combien de contacts ? »
« de Dora Leader, 4 contacts en attaque »
« de Dora 11, pas de parachutes pour Dora12. »
Et voila, un équipage de perdu. Bien sur je ne les connaissais pas, mais entendre la mort des compatriotes à la radio, ça ne peut laisser personne indifférent. Je les vengerais, assurément.
« de Dora 13, j’ai ai touché un ! Il fume ! Il dégage ! »
Bien joué garçon, mais il faut encore poser les bombes et rentrer à la maison.
« Ils partent tous ! Ils s’en vont ! »
« de Dora leader, objectif à 2 minutes. »
Ils arrivent dans la zone de Flak, c’est pour ça que les Yaks sont partis, pour ne pas se faire descendre par leur propre artillerie. Les Stukas vont avoir quelques instants de repos. La DCA, ils n’en ont pas peur.
Mais ce qui m’aura le plus étonné dans ces quelques secondes de combat, c’est le calme apparent des conversations.
« de Dora leader, plongeon dans 30 secondes »
Ils y sont.
« de Kanon leader, on change de plan de vol, restez avec moi. »
Avec tous ces russes dans les environs, je préfère changer de route et arriver plus vers l’Ouest, quitte à contourner l’île pour éviter les Yaks. Les Stukas vont repartir plein Nord, inutile de les croiser et d’engager les Yaks. Je penche légèrement le Focke-Wulf sur la gauche. Je lève la tête, et vois Hanz qui me suit. Il a bien reçu le message, mais ne s’est pas déclaré sur la radio. Ca sera toujours une surprise en plus pour ces Russes s’ils viennent à s’en prendre à nous.
« de Dora Leader, bombes larguées, on rentre ! »
Il faut encore attendre quelques secondes pour qu’un mitrailleur nous donne une première estimation des dégâts, surtout de la santé de la DCA.
« de Dora 14, aucun signe de DCA. »
Merveilleux ! On pourra s’exercer au tir et venger nos camarades perdus !
Comme prévu dans le plan de vol, les Stukas, partant vers le Nord, se font attaquer par les Yaks. Dora 11 et son équipage ne rentreront pas ce soir, deux Stukas furent endommagés à plus de 50% mais purent rentrer à la base et 3 autres furent légèrement endommagés. Cependant, un autre Yak a été descendu dans ce combat.
« de Kanon Leader à Schwarm Kanon, libérez vos sécurités, on monte à 1500m. »
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[[ To Be Continued ]]