Salut à tous.
Actuellement à la JTFF nous faisons une campagne en interne organisée par Grizzly et Bullit.
Ils ont mis tellement d'inventivité dans le scénario, que cela m'a inspiré l'histoire d'un pilote de A-10C impliqué dans ce conflit.
Voici le pitch de la campagne (et donc de mon récit):
Le 9 Aout 2020 au Caire en Égypte un attentat contre l'ambassade américaine a lieu.
L'attentat est revendiqué par un groupe terroriste appelé les Brigades Vertes du Levant, un groupe extrémiste basé en Temerie, un pays du moyen orient.
La Temerie est en proie au chaos le gouvernement n'existe plus et le pays est tenu par plusieurs groupes tribaux ou extrémistes.
Le président Américain décide donc d'intervenir en Temerie afin de démontrer sa puissance et que l'on ne s'en prend pas impunément au peuple américain.
L'état major décide donc d'envoyer des forces aéronavales et aériennes dans un pays voisin la Rivie, qui accepte avec plus ou moins bon coeur cette "visite".
Au sud de la Temerie le tiberiasse est un pays anti américain et qui soutient les groupes terroristes Temeriens.
L'histoire raconte la vie d'un pilote de A-10C déployé sur le terrain pour aider les forces spéciales.
Voici une carte montrant la situation.
Journal d'un pilote des forces spéciales en tiberiasse.
Re: Journal d'un pilote des forces spéciales en tiberiasse.
#2Une surprise désagréable.
Cela faisait à peine quelques jours que j’avais été muté au 355th Fighter Group, sur la base de Davis-Monthan à Tucson en Arizona lorsque l’attentat du consulat américain en Egypte eut lieu.
Le 355th FG était composé de 5 escadrons :
- Le 354th Fighter Squadron « Bulldogs » auquel j’étais affecté, spécialisé dans le CAS, le FAC-A et le SAR.
- Le 357th Fighter Squadron « Dragons » un escadron d’entrainement et de transition sur A-10C.
- Le 355th Operations Support Squadron, en charge de toute la gestion allant de la gestion du trafic aérien à la planification de toutes les sorties, et même de la reconnaissance aérienne.
- Le 355th Training Squadron, en charge de la formation académique des nouveaux pilotes et la conversion sur A-10C.
Avec ma femme nous avions décidé d’accepter cette mutation car elle nous rapprochait de notre fils ainé qui faisait une école d’art à Los Angeles, et la plus grande de nos deux filles voulait faire une école d’art dramatique l’année prochaine ! Et vu que la base était à moins de deux heures de vol de Los Angeles, cela nous semblait une bonne idée, pour pouvoir garder un « certain » lien familial.
La base était immense avec toutes les commodités sur place, des salles de sport (évidemment…) un cinéma, des grand centres commerciaux, des écoles primaires, secondaires, une académie de sciences et même un Burger King et une clinique vétérinaire.
Tous les pilotes se voyaient attribuer une maison dans l’un des quartiers résidentiels de la base, la nôtre se trouvait sur mustang drive.
Avec le déménagement à gérer et les entrainements avec mes nouveaux collègues je n’avais même pas eu le temps de visiter le musée de l’air et le boneyard situés à proximité de la base !
Lorsque CNN diffusa les images de l’attentat pour la première fois, ma femme me regarda sans dire un mot, mais je compris immédiatement qu’elle savait déjà que je risquais de partir en opérations extérieures plus vite que ce que nous avions prévu…
Cela faisait à peine quelques jours que j’avais été muté au 355th Fighter Group, sur la base de Davis-Monthan à Tucson en Arizona lorsque l’attentat du consulat américain en Egypte eut lieu.
Le 355th FG était composé de 5 escadrons :
- Le 354th Fighter Squadron « Bulldogs » auquel j’étais affecté, spécialisé dans le CAS, le FAC-A et le SAR.
- Le 357th Fighter Squadron « Dragons » un escadron d’entrainement et de transition sur A-10C.
- Le 355th Operations Support Squadron, en charge de toute la gestion allant de la gestion du trafic aérien à la planification de toutes les sorties, et même de la reconnaissance aérienne.
- Le 355th Training Squadron, en charge de la formation académique des nouveaux pilotes et la conversion sur A-10C.
Avec ma femme nous avions décidé d’accepter cette mutation car elle nous rapprochait de notre fils ainé qui faisait une école d’art à Los Angeles, et la plus grande de nos deux filles voulait faire une école d’art dramatique l’année prochaine ! Et vu que la base était à moins de deux heures de vol de Los Angeles, cela nous semblait une bonne idée, pour pouvoir garder un « certain » lien familial.
La base était immense avec toutes les commodités sur place, des salles de sport (évidemment…) un cinéma, des grand centres commerciaux, des écoles primaires, secondaires, une académie de sciences et même un Burger King et une clinique vétérinaire.
Tous les pilotes se voyaient attribuer une maison dans l’un des quartiers résidentiels de la base, la nôtre se trouvait sur mustang drive.
Avec le déménagement à gérer et les entrainements avec mes nouveaux collègues je n’avais même pas eu le temps de visiter le musée de l’air et le boneyard situés à proximité de la base !
Lorsque CNN diffusa les images de l’attentat pour la première fois, ma femme me regarda sans dire un mot, mais je compris immédiatement qu’elle savait déjà que je risquais de partir en opérations extérieures plus vite que ce que nous avions prévu…
Re: Journal d'un pilote des forces spéciales en tiberiasse.
#3Et c’est parti…
A peine quelques jours sont passés depuis l’attentat et la nouvelle est tombée. Nous partons pour la Rivie…
Doc et Robin partent demain, nous, nous partirons dans trois jours. Le voyage sera long, vingt heures pour arriver à Spangdahlem en Allemagne, avec deux ravitaillements en vol, un avant de quitter le sol américain et un autre au milieu de l’atlantique. Nous passerons une journée en Allemagne afin de nous reposer puis nous partirons pour Incrilick en Rivie. Le dernier saut durera 8 heures sans ravitaillement, nous laisserons l'un de nos trois bidons en Allemagne, et nous les récupérerons au retour.
Notre équipe de maintenance du 355th Aircraft Maintenance Squadron partira avec du matériel à bord des HC130 du 563rd Operations Support Squadron, basé également à Davis-Monthan.
J’espère que notre escale à Spangdahlem, me permettra de revoir certains des pilotes de la base dont j’avais fait la connaissance lors de notre déploiement, en 2015 lors de l’opération « Atlantic Resolve ». Si on peut dire quelque chose des pilotes Allemands c’est qu’ils tiennent bien la bière ! Dommage, je ne pourrais pas gouter une « Ayinger Celebrator Doppelbock », l’une des meilleures bières que j’ai pu gouter à ce jour !
Ce n’est pas mon premier déploiement, donc les automatismes sont bien rôdés, pendant que je prépare mes affaires avec ma femme, les filles sont parties m’acheter quelques « douceurs » pour le long convoyage qui va durer des heures ! Nous ferons aussi quelques photos et vidéos que j'emmènerais avec moi sur mon mobile ! C'est beau la technologie !
Nous avons une coutume dans la famille, la veille du départ nous faisons des ribs maison avec les autres pilotes qui seront déployés avec moi.
Cela nous permet de faire baisser un peu la pression du départ et resserrer les liens avec les personnes avec qui je passerai plusieurs semaines/mois.
Le grand départ.
A peine quelques jours sont passés depuis l’attentat et la nouvelle est tombée. Nous partons pour la Rivie…
Doc et Robin partent demain, nous, nous partirons dans trois jours. Le voyage sera long, vingt heures pour arriver à Spangdahlem en Allemagne, avec deux ravitaillements en vol, un avant de quitter le sol américain et un autre au milieu de l’atlantique. Nous passerons une journée en Allemagne afin de nous reposer puis nous partirons pour Incrilick en Rivie. Le dernier saut durera 8 heures sans ravitaillement, nous laisserons l'un de nos trois bidons en Allemagne, et nous les récupérerons au retour.
Notre équipe de maintenance du 355th Aircraft Maintenance Squadron partira avec du matériel à bord des HC130 du 563rd Operations Support Squadron, basé également à Davis-Monthan.
J’espère que notre escale à Spangdahlem, me permettra de revoir certains des pilotes de la base dont j’avais fait la connaissance lors de notre déploiement, en 2015 lors de l’opération « Atlantic Resolve ». Si on peut dire quelque chose des pilotes Allemands c’est qu’ils tiennent bien la bière ! Dommage, je ne pourrais pas gouter une « Ayinger Celebrator Doppelbock », l’une des meilleures bières que j’ai pu gouter à ce jour !
Ce n’est pas mon premier déploiement, donc les automatismes sont bien rôdés, pendant que je prépare mes affaires avec ma femme, les filles sont parties m’acheter quelques « douceurs » pour le long convoyage qui va durer des heures ! Nous ferons aussi quelques photos et vidéos que j'emmènerais avec moi sur mon mobile ! C'est beau la technologie !
Nous avons une coutume dans la famille, la veille du départ nous faisons des ribs maison avec les autres pilotes qui seront déployés avec moi.
Cela nous permet de faire baisser un peu la pression du départ et resserrer les liens avec les personnes avec qui je passerai plusieurs semaines/mois.
Le grand départ.
Re: Journal d'un pilote des forces spéciales en tiberiasse.
#4Le jour du départ est arrivé…
Nous sommes le 24 Aout, j’ai laissé ma femme et les filles à la maison, je ne les reverrai qu’a mon retour à la fin de mon déploiement, je ne sais pas dans combien de temps… Quelques semaines, quelques mois ?
Comme à chaque fois c’est dur de les laisser mais je sais que c’est mon devoir, je fais cela pour mon pays, et comme tout pilote de A-10 mon rôle est de sauver des vies ! Le plus dur sera pour « Riko » qui doit laisser sa fille qui n’a que quelques mois, la prochaine fois qu’il la verra elle aura bien changé ! Ça grandit vite à cet âge-là.
Après le briefing mes camarades et moi nous nous rendons dans le vestiaire, notre tenue ne sera pas des plus confortables, surtout quand on part d’une région aussi chaude que l’Arizona.
Pour commencer notre magnifique couche pour adulte ! Eh oui ! 20H de vol il va bien falloir faire ses besoins. Le cockpit de A-10C a beau être spacieux il n’a pas de toilettes.
Ensuite la combinaison étanche, pour le cas où l’on soit obligés de s’éjecter au-dessus de l’atlantique.
Puis la combinaison de vol réglementaire, et la Mae West par-dessus. J’ai l’impression d’être un cosmonaute ou un pilote de U2 !
Engoncés dans nos tenues nous partons à nos avions, il fait 32° à l’ombre et nos avions ne sont pas à l’ombre !
Le temps de se brêler, de mettre en route, d’avoir la clearance et de partir, mon cher cockpit de A-10 ne sera pas des plus frais, le pire, je vais devoir faire attention de ne pas trop boire si je ne veux pas voyager les fesses mouillées pendant des heures ! Petite consolation les filles m’ont pris deux ou trois choses à grignoter pendant le voyage, mais que des choses qui ne craignent pas la chaleur, mais là encore à consommer avec modération, sinon l’inconfort sera encore plus grand !
Nous voici arrivés à nos avions, le mien est le 79604. Mon chef mécanicien, le lieutenant William CORTEZ, alias « Wilco » m’attend déjà.
Nous faisons le tour avion ensemble, je finis de mettre mes dernières affaires personnelles dans l’un des pods de convoyage et je grimpe le long de mon échelle escamotable.
Une fois installé dans mon cockpit, Wilco m’aide à m’attacher et enlève les dernières sécurités de mon siège éjectable, puis me montre toutes les clés de sécurité qu’il a enlevées afin que je contrôle que le compte est bon et qu’il n’en a pas oublié. Une dernière tape sur mon épaule et Wilco descend de l’échelle.
Il montera dans quelques heures dans le HC-130, en partance directe pour la Rivie. C’est un des meilleurs mécanos avec lequel il me soit donné de travailler, si cela ne dépendait que de moi il partirait en triple sept en première classe. Mais il devra se contenter du confort précaire du Hercules.
Quand nous arriverons en Rivie dans un peu plus de deux jours je sais qu’il aura déjà tout préparé pour s’occuper de notre bébé, pour qu’il soit opérationnel et en parfait état de marche.
Dans un premier temps nous ne serons que sept pilotes à opérer sur place, Doc et Robin sont déjà sur place Terador, Xolights, Popoff, Riko et moi allons les rejoindre aujourd’hui. Nous partons avec quatre autres pilotes qui rentreront directement en HC-130, ils feront le voyage avec nous juste pour apporter les avions de Doc et Robin et deux autres A-10C, au cas ou nous ayons des soucis avec l’un de nos avions.
Je commence la mise en route de mon avion, en commençant par les interrupteurs d’alimentation électrique et la mise en route de l’APU, qui va fournir l’énergie et la pression d’air nécessaire au démarrage des deux turbopropulseurs TF34-GE-100 de mon A-10C. Une fois l’APU en route je bascule l’interrupteur du générateur électrique afin d’alimenter mes instruments. Je règle ma radio sur la fréquence de ma patrouille et de la tour de contrôle de Davis-Monthan, j’attends l’appel de mon chef de patrouille qui sera Terador pour ce vol.
L’appel arrive quelques instants après : « Bulldog 2 check radio ».
je suis numéro deux dans ce vol, je m’annonce donc tout de suite : « Bulldog 2-2 Lima Charlie »
Les autres suivent : « Bulldog 2-3 Lima Charlie », « Bulldog 2-4 Lima Charlie »
Mon chef de patrouille demande la mise en route, et j’entends la réponse sur ma radio UHF.
- « Davis-Monthan ground, Bulldog 2. Four A-10C’s on Lima parking, mission 2498, request startup »
- « Bulldog 2, you are cleared to startup »
Machinalement, je manipule les interrupteurs dans mon cockpit, et déroule ma check-list de mise en route, afin de réveiller mon phacochère à 19 Millions de dollars !
Quelques minutes plus tard, nous recevons l’autorisation de rouler vers la piste. Un dernier salut à Wilco et je pousse la manette des gaz pour quitter ma place de parking.
Les vingt tonnes de métal et de titane se mettent en branle. Une dernière vérification des freins et j’active la roulette de nez, et je laisse rouler mon avion sur le tarmac.
Je suis docilement mon leader jusqu’au point d’arrêt.
Pendant l’attente de l’autorisation de décollage je fais ma check-list pré-décollage. J’arme mon siège éjectable, bascule les volets en position décollage, j’active la réchauffe du tube pitot, bascule les feux de navigation et contrôle qu’aucun voyant d’alerte ne s’est éclairé sur mon panneau de pannes.
« Terador » me briefe sur le déroulement du décollage, je devrais m’aligner sur sa droite et décoller quinze secondes après lui.
Nous recevons la clearance pour le décollage : « Bulldog 2, Davis-Monthan tower, you are cleared for takeoff.”
Terador annonce “Run up”, je pousse doucement sur les manettes de gaz en gardant les pieds sur les freins jusqu’à que les aiguilles de mes compteurs de RPM indiquent 80.
Après quelques secondes il annonce : « Bulldog 2-1 taking off », je regarde mon horloge de bord et ajoute quinze secondes afin de savoir à quel moment lâcher mes freins.
Quelques secondes plus tard c’est à mon tour de me lancer, je pousse les gaz à fond et relâche la pression sur mes pédales. Mon avion se met en mouvement doucement, puis de plus en plus vite.
Soixante-dix nœuds, je désactive la roulette de nez et laisse accélérer mon avion. Cent-quarante nœuds je tire doucement sur le manche et le nez de mon avion se lève au-dessus de l’horizon, j’aime toujours autant cette sensation que je ressens lorsque mon avion commence à être porté par ses ailes !
Je lève la manette de train et place les volets en position rentrée, puis j’annonce à la radio : « Bulldog 2-2, airborne. »
Le ciel est à nous ! Et plus de vingt heures devant moi pour en profiter…
Nous sommes le 24 Aout, j’ai laissé ma femme et les filles à la maison, je ne les reverrai qu’a mon retour à la fin de mon déploiement, je ne sais pas dans combien de temps… Quelques semaines, quelques mois ?
Comme à chaque fois c’est dur de les laisser mais je sais que c’est mon devoir, je fais cela pour mon pays, et comme tout pilote de A-10 mon rôle est de sauver des vies ! Le plus dur sera pour « Riko » qui doit laisser sa fille qui n’a que quelques mois, la prochaine fois qu’il la verra elle aura bien changé ! Ça grandit vite à cet âge-là.
Après le briefing mes camarades et moi nous nous rendons dans le vestiaire, notre tenue ne sera pas des plus confortables, surtout quand on part d’une région aussi chaude que l’Arizona.
Pour commencer notre magnifique couche pour adulte ! Eh oui ! 20H de vol il va bien falloir faire ses besoins. Le cockpit de A-10C a beau être spacieux il n’a pas de toilettes.
Ensuite la combinaison étanche, pour le cas où l’on soit obligés de s’éjecter au-dessus de l’atlantique.
Puis la combinaison de vol réglementaire, et la Mae West par-dessus. J’ai l’impression d’être un cosmonaute ou un pilote de U2 !
Engoncés dans nos tenues nous partons à nos avions, il fait 32° à l’ombre et nos avions ne sont pas à l’ombre !
Le temps de se brêler, de mettre en route, d’avoir la clearance et de partir, mon cher cockpit de A-10 ne sera pas des plus frais, le pire, je vais devoir faire attention de ne pas trop boire si je ne veux pas voyager les fesses mouillées pendant des heures ! Petite consolation les filles m’ont pris deux ou trois choses à grignoter pendant le voyage, mais que des choses qui ne craignent pas la chaleur, mais là encore à consommer avec modération, sinon l’inconfort sera encore plus grand !
Nous voici arrivés à nos avions, le mien est le 79604. Mon chef mécanicien, le lieutenant William CORTEZ, alias « Wilco » m’attend déjà.
Nous faisons le tour avion ensemble, je finis de mettre mes dernières affaires personnelles dans l’un des pods de convoyage et je grimpe le long de mon échelle escamotable.
Une fois installé dans mon cockpit, Wilco m’aide à m’attacher et enlève les dernières sécurités de mon siège éjectable, puis me montre toutes les clés de sécurité qu’il a enlevées afin que je contrôle que le compte est bon et qu’il n’en a pas oublié. Une dernière tape sur mon épaule et Wilco descend de l’échelle.
Il montera dans quelques heures dans le HC-130, en partance directe pour la Rivie. C’est un des meilleurs mécanos avec lequel il me soit donné de travailler, si cela ne dépendait que de moi il partirait en triple sept en première classe. Mais il devra se contenter du confort précaire du Hercules.
Quand nous arriverons en Rivie dans un peu plus de deux jours je sais qu’il aura déjà tout préparé pour s’occuper de notre bébé, pour qu’il soit opérationnel et en parfait état de marche.
Dans un premier temps nous ne serons que sept pilotes à opérer sur place, Doc et Robin sont déjà sur place Terador, Xolights, Popoff, Riko et moi allons les rejoindre aujourd’hui. Nous partons avec quatre autres pilotes qui rentreront directement en HC-130, ils feront le voyage avec nous juste pour apporter les avions de Doc et Robin et deux autres A-10C, au cas ou nous ayons des soucis avec l’un de nos avions.
Je commence la mise en route de mon avion, en commençant par les interrupteurs d’alimentation électrique et la mise en route de l’APU, qui va fournir l’énergie et la pression d’air nécessaire au démarrage des deux turbopropulseurs TF34-GE-100 de mon A-10C. Une fois l’APU en route je bascule l’interrupteur du générateur électrique afin d’alimenter mes instruments. Je règle ma radio sur la fréquence de ma patrouille et de la tour de contrôle de Davis-Monthan, j’attends l’appel de mon chef de patrouille qui sera Terador pour ce vol.
L’appel arrive quelques instants après : « Bulldog 2 check radio ».
je suis numéro deux dans ce vol, je m’annonce donc tout de suite : « Bulldog 2-2 Lima Charlie »
Les autres suivent : « Bulldog 2-3 Lima Charlie », « Bulldog 2-4 Lima Charlie »
Mon chef de patrouille demande la mise en route, et j’entends la réponse sur ma radio UHF.
- « Davis-Monthan ground, Bulldog 2. Four A-10C’s on Lima parking, mission 2498, request startup »
- « Bulldog 2, you are cleared to startup »
Machinalement, je manipule les interrupteurs dans mon cockpit, et déroule ma check-list de mise en route, afin de réveiller mon phacochère à 19 Millions de dollars !
Quelques minutes plus tard, nous recevons l’autorisation de rouler vers la piste. Un dernier salut à Wilco et je pousse la manette des gaz pour quitter ma place de parking.
Les vingt tonnes de métal et de titane se mettent en branle. Une dernière vérification des freins et j’active la roulette de nez, et je laisse rouler mon avion sur le tarmac.
Je suis docilement mon leader jusqu’au point d’arrêt.
Pendant l’attente de l’autorisation de décollage je fais ma check-list pré-décollage. J’arme mon siège éjectable, bascule les volets en position décollage, j’active la réchauffe du tube pitot, bascule les feux de navigation et contrôle qu’aucun voyant d’alerte ne s’est éclairé sur mon panneau de pannes.
« Terador » me briefe sur le déroulement du décollage, je devrais m’aligner sur sa droite et décoller quinze secondes après lui.
Nous recevons la clearance pour le décollage : « Bulldog 2, Davis-Monthan tower, you are cleared for takeoff.”
Terador annonce “Run up”, je pousse doucement sur les manettes de gaz en gardant les pieds sur les freins jusqu’à que les aiguilles de mes compteurs de RPM indiquent 80.
Après quelques secondes il annonce : « Bulldog 2-1 taking off », je regarde mon horloge de bord et ajoute quinze secondes afin de savoir à quel moment lâcher mes freins.
Quelques secondes plus tard c’est à mon tour de me lancer, je pousse les gaz à fond et relâche la pression sur mes pédales. Mon avion se met en mouvement doucement, puis de plus en plus vite.
Soixante-dix nœuds, je désactive la roulette de nez et laisse accélérer mon avion. Cent-quarante nœuds je tire doucement sur le manche et le nez de mon avion se lève au-dessus de l’horizon, j’aime toujours autant cette sensation que je ressens lorsque mon avion commence à être porté par ses ailes !
Je lève la manette de train et place les volets en position rentrée, puis j’annonce à la radio : « Bulldog 2-2, airborne. »
Le ciel est à nous ! Et plus de vingt heures devant moi pour en profiter…