Premier Vol IRL [CESSNA 150]
Publié : mar. déc. 09, 2014 11:43 am
Bonjour à tous,
Petit historique qui explique le pourquoi du comment.
Fan de la série ArmA et prédecesseurs (depuis Operation Flashpoint en fait) j'ai toujours aimé la "simulation". Respecter les vraies règles quand elles sont modélisées, jouer "hardcore" etc. Et apprendre en jouant sur PC.
Je me suis donc acheté un Track IR 4 pour ARMA II, j'ai validé tout de suite le concept pour d'évidentes raisons d'immersion et de praticité.
Mais voilà, le track IR ne servant pas beaucoup, j'ai décidé de tenter l'aventure de la simulation aérienne, ce pour quoi le track IR est fait à la base.
J'ai donc commencé par FSX et les vols en petits monomoteurs Cessna, Mooney, Piper.
Mon trip c'était le réalisme. Démarrage cold and dark, roulage, tour de piste, et dès que je foirais, je recommençais, et je progressais.
Je suis ensuite passé sur bimoteur puis biturboprop et j'ai à mon actif des centaines d'heures de vol sur l'excellent addon King Air B200 d'Aeroworx sur FS2004.
Mais il me manquait un truc... Voler pour de vrai!
Pourquoi voler en vrai? Pour valider que ce que je m'échinais à faire "comme en vrai" dans mes simus était bien réaliste, pour savoir de quoi je parle quand je parle d'aéronautique (qui est depuis devenue une passion en soit, hors simu), etc.
Mai 2014, me femme (je l'aime! ) m'offre un vol découverte en Cessna 150 à l'école de pilotage RLA sur l'aéroport de Rennes St Jacques.
Au programme, 20mn de présentation/briefing, 20 mn de visite prévol, et 20mn de vol, en gros un tour de piste, ou deux si tout va bien.
Arrivée à l'école, je suis accueilli par un instructeur d'une trentaine d'année, super sympa, tutoiement de rigueur.
L'avion Cessna 150 F-GASM trône dans son hangar: Il doit bien accuser ses 35 ans de service, d'extérieur il a l'air neuf
Je suis l'instructeur vers le bureau pour le briefing, on passe devant un cockpit simulation tout équipé Saitek Pro Flight, je reconnais le yoke+throttle, les panels radio / switch / etc. Y'en a pour 1500€ de matos au bas mot, tout ça inséré dans un cokpit découpé de vieil avion de tourisme, siège, plancher, verrière. Pas d'écran, il doit être "amovible".
Je lâche un "-ah j'ai le même Yoke à la maison!"
Là l'instructeur se fait curieux: -"Tu voles sur simulateur?"
Moi: -"C'est même une passion, ma principale activité de loisir, mon principal point de budget, et la raison de ma venue ici aujourd'hui!"
- "Le briefing devrait aller rapidement alors!"
En effet, le briefing servant surtout à expliquer comment fonctionne un avion, on le zappe quand je commence à lui poser des questions sur le taux de montée, l'angle d'attaque, les étapes de vent arrière, base, quelle main on prend pour le tour de piste etc..
En gros le briefing se résume au final à : "Tu auras les commandes à une condition: Etre doux au yoke, jamais de gestes brusques, et si tout va bien, je ne prendrai JAMAIS le yoke. Je vais juste gérer le palo au décollage avant rotation pour éviter les embardées incontrôlées"
Nous sortons faire le tour de l'avion, la pression commence à monter ... Pas d'appréhension, mais on se prend à se demander ce qui se passerait en cas de souci dans un si petit avion...
La taille de l'avion est bien TRES TRES petite! (je fais 1m90, je le domine presque d'une tête!)
le poste de pilotage, qui accuse un peu plus son âge que l'extérieur
A ce moment là, un king air atterrit et vient se placer à 20m de nous sur le parking...
Je suis aux anges, et j'indique que j'ai volé dessus des heures en simulation. L'instructeur réitère: "Et bien tu vas me promener je n'aurai pas beaucoup de travail je vais pouvoir me reposer!"
Je prends ça comme un compliment et ma légère appréhension disparaît, je commence à prendre confiance en mes connaissances. On verra bien.
La visite prévol se passe bien, je découvre ce que c'est de "vérifier la mécanique" pour être sûr qu'on ne tombera pas comme une pierre dès la rotation!
Nous montons à bord, Dieu que c'est exigu!!! Le haut de mon crâne touche le plafond!
Démarrage Cold and Dark, je suis ses instructions, mais je suis en terrain connu, le cold and dark est simple sur cet avion.
Et c'est parti pour le roulage. L'instructeur me demande si je veux gérer les radios, je lui répond que je ne les gère pas en simu, ne jouant jamais sur les réseaux contrôlés.
Il gère les radios.
Roulage tranquille, je gère bien le palo, un peu plus rugueux que le CH Products c'est clair! on sent qu'il y a du câble à tirer!
Arrivés au seuil de piste, on fait les essais moteur frein serrés, le Cessna piaffe d'impatience et tressaute sur ses amortisseurs.
On s'aligne, on a l'autorisation sur la piste d'avions de tourisme (la 32), aucun traffic, on est serein. Plein gaz, je laisse les palos à l'instructeur, et j'attends le signal pour la rotation.
Seule consigne: maintenir le haut du tableau de bord sur l'horizon (ce qui correspond à 5° d'inclinaison).
ROTATION!
Première impression: Oui, un avion est porté par l'air... ça souffle, ça virevolte, ça "tombe" dans des petits trous d'air de temps en temps, rien à voir avec la simu!
le bruit est assourdissant, je me mets en pallier à 1300m et je commence mon virage à gauche, je compense un peu au pied droit pour garder mon pallier et me retrouve en vent arrière en moins de 2mn.
La gravité aussi... Une fois en virage à gauche, je glisse sur la banquette en cuir ciré, et me retrouve écrasé contre la portière gauche! superbe sensation, surtout quand on jette un regard en bas et qu'on voit des maisons minuscules...
Autre sensation inédite: ça caille!! On a beau être le 28 août, à 1300m la T° descend drastiquement.
Nous voilà presque en étape de base, il me demande d'écarter un peu à droite pour éviter le survol interdit de la ville de Bruz "je ne veux pas perdre ma license!" m'annonce-t-il
Pour l'étape de base on vise le toit rouge de l'usine attenante à l'aéroport, j'affiche 300ft/mn de desente, ce n'est pas assez pour arriver au seuil en toute sécurité, il me demande de plonger en piquant, on prend de la vitesse, pardon du terme mais je bande
Je rétablis un peu ma pente, on vise le numéro de piste.
Approche, arrondi, toucher et je me dis que c'était génial et que les 20 minutes sont passées vite.
Et là l'instructeur me dit: "PLEINS GAZ!! ON REPART POUR UN TOUR!"
Et on a refait le même tour de piste encore un peu plus précis, au final j'ai fait environ 25mn de vol, avec une seule envie: Y retourner!
A la fin l'instructeur m'a dit: "Tu as un niveau d'une dizaine d'heure de vol grâce à la simu. Tu as les bons réflexes, les bons automatismes, et tu connais les instruments, leur fonction et comment t'en servir"
Il ajoute: "Tu devrais passer ton brevet!"
Ce n'est pas pour tout de suite (question de temps et de budget), mais je peux vous dire que depuis ce jour là, ça trotte clairement dans ma tête!
Merci de m'avoir lu.
@+
Petit historique qui explique le pourquoi du comment.
Fan de la série ArmA et prédecesseurs (depuis Operation Flashpoint en fait) j'ai toujours aimé la "simulation". Respecter les vraies règles quand elles sont modélisées, jouer "hardcore" etc. Et apprendre en jouant sur PC.
Je me suis donc acheté un Track IR 4 pour ARMA II, j'ai validé tout de suite le concept pour d'évidentes raisons d'immersion et de praticité.
Mais voilà, le track IR ne servant pas beaucoup, j'ai décidé de tenter l'aventure de la simulation aérienne, ce pour quoi le track IR est fait à la base.
J'ai donc commencé par FSX et les vols en petits monomoteurs Cessna, Mooney, Piper.
Mon trip c'était le réalisme. Démarrage cold and dark, roulage, tour de piste, et dès que je foirais, je recommençais, et je progressais.
Je suis ensuite passé sur bimoteur puis biturboprop et j'ai à mon actif des centaines d'heures de vol sur l'excellent addon King Air B200 d'Aeroworx sur FS2004.
Mais il me manquait un truc... Voler pour de vrai!
Pourquoi voler en vrai? Pour valider que ce que je m'échinais à faire "comme en vrai" dans mes simus était bien réaliste, pour savoir de quoi je parle quand je parle d'aéronautique (qui est depuis devenue une passion en soit, hors simu), etc.
Mai 2014, me femme (je l'aime! ) m'offre un vol découverte en Cessna 150 à l'école de pilotage RLA sur l'aéroport de Rennes St Jacques.
Au programme, 20mn de présentation/briefing, 20 mn de visite prévol, et 20mn de vol, en gros un tour de piste, ou deux si tout va bien.
Arrivée à l'école, je suis accueilli par un instructeur d'une trentaine d'année, super sympa, tutoiement de rigueur.
L'avion Cessna 150 F-GASM trône dans son hangar: Il doit bien accuser ses 35 ans de service, d'extérieur il a l'air neuf
Je suis l'instructeur vers le bureau pour le briefing, on passe devant un cockpit simulation tout équipé Saitek Pro Flight, je reconnais le yoke+throttle, les panels radio / switch / etc. Y'en a pour 1500€ de matos au bas mot, tout ça inséré dans un cokpit découpé de vieil avion de tourisme, siège, plancher, verrière. Pas d'écran, il doit être "amovible".
Je lâche un "-ah j'ai le même Yoke à la maison!"
Là l'instructeur se fait curieux: -"Tu voles sur simulateur?"
Moi: -"C'est même une passion, ma principale activité de loisir, mon principal point de budget, et la raison de ma venue ici aujourd'hui!"
- "Le briefing devrait aller rapidement alors!"
En effet, le briefing servant surtout à expliquer comment fonctionne un avion, on le zappe quand je commence à lui poser des questions sur le taux de montée, l'angle d'attaque, les étapes de vent arrière, base, quelle main on prend pour le tour de piste etc..
En gros le briefing se résume au final à : "Tu auras les commandes à une condition: Etre doux au yoke, jamais de gestes brusques, et si tout va bien, je ne prendrai JAMAIS le yoke. Je vais juste gérer le palo au décollage avant rotation pour éviter les embardées incontrôlées"
Nous sortons faire le tour de l'avion, la pression commence à monter ... Pas d'appréhension, mais on se prend à se demander ce qui se passerait en cas de souci dans un si petit avion...
La taille de l'avion est bien TRES TRES petite! (je fais 1m90, je le domine presque d'une tête!)
le poste de pilotage, qui accuse un peu plus son âge que l'extérieur
A ce moment là, un king air atterrit et vient se placer à 20m de nous sur le parking...
Je suis aux anges, et j'indique que j'ai volé dessus des heures en simulation. L'instructeur réitère: "Et bien tu vas me promener je n'aurai pas beaucoup de travail je vais pouvoir me reposer!"
Je prends ça comme un compliment et ma légère appréhension disparaît, je commence à prendre confiance en mes connaissances. On verra bien.
La visite prévol se passe bien, je découvre ce que c'est de "vérifier la mécanique" pour être sûr qu'on ne tombera pas comme une pierre dès la rotation!
Nous montons à bord, Dieu que c'est exigu!!! Le haut de mon crâne touche le plafond!
Démarrage Cold and Dark, je suis ses instructions, mais je suis en terrain connu, le cold and dark est simple sur cet avion.
Et c'est parti pour le roulage. L'instructeur me demande si je veux gérer les radios, je lui répond que je ne les gère pas en simu, ne jouant jamais sur les réseaux contrôlés.
Il gère les radios.
Roulage tranquille, je gère bien le palo, un peu plus rugueux que le CH Products c'est clair! on sent qu'il y a du câble à tirer!
Arrivés au seuil de piste, on fait les essais moteur frein serrés, le Cessna piaffe d'impatience et tressaute sur ses amortisseurs.
On s'aligne, on a l'autorisation sur la piste d'avions de tourisme (la 32), aucun traffic, on est serein. Plein gaz, je laisse les palos à l'instructeur, et j'attends le signal pour la rotation.
Seule consigne: maintenir le haut du tableau de bord sur l'horizon (ce qui correspond à 5° d'inclinaison).
ROTATION!
Première impression: Oui, un avion est porté par l'air... ça souffle, ça virevolte, ça "tombe" dans des petits trous d'air de temps en temps, rien à voir avec la simu!
le bruit est assourdissant, je me mets en pallier à 1300m et je commence mon virage à gauche, je compense un peu au pied droit pour garder mon pallier et me retrouve en vent arrière en moins de 2mn.
La gravité aussi... Une fois en virage à gauche, je glisse sur la banquette en cuir ciré, et me retrouve écrasé contre la portière gauche! superbe sensation, surtout quand on jette un regard en bas et qu'on voit des maisons minuscules...
Autre sensation inédite: ça caille!! On a beau être le 28 août, à 1300m la T° descend drastiquement.
Nous voilà presque en étape de base, il me demande d'écarter un peu à droite pour éviter le survol interdit de la ville de Bruz "je ne veux pas perdre ma license!" m'annonce-t-il
Pour l'étape de base on vise le toit rouge de l'usine attenante à l'aéroport, j'affiche 300ft/mn de desente, ce n'est pas assez pour arriver au seuil en toute sécurité, il me demande de plonger en piquant, on prend de la vitesse, pardon du terme mais je bande
Je rétablis un peu ma pente, on vise le numéro de piste.
Approche, arrondi, toucher et je me dis que c'était génial et que les 20 minutes sont passées vite.
Et là l'instructeur me dit: "PLEINS GAZ!! ON REPART POUR UN TOUR!"
Et on a refait le même tour de piste encore un peu plus précis, au final j'ai fait environ 25mn de vol, avec une seule envie: Y retourner!
A la fin l'instructeur m'a dit: "Tu as un niveau d'une dizaine d'heure de vol grâce à la simu. Tu as les bons réflexes, les bons automatismes, et tu connais les instruments, leur fonction et comment t'en servir"
Il ajoute: "Tu devrais passer ton brevet!"
Ce n'est pas pour tout de suite (question de temps et de budget), mais je peux vous dire que depuis ce jour là, ça trotte clairement dans ma tête!
Merci de m'avoir lu.
@+