Dans le mille Emile (7)
Publié : jeu. juil. 13, 2006 11:57 pm
Bon, pas la peine de me faire pisser dans l'eprouvette, je ne suis pas dope, les muses sont la.
Pour les ceusses qui voulaient savoir comment s'etait formee cette equipe de branquignoles et ben c'est la, il y en a 5 pages !
Bon ce soir seulement 3, j'ai peur que certains s'endorment en cours de route
L'ecole c'est pas simple, la preuve...
********************* 1 st Lancaster Finishing school ***************************************
Le Group Commander Handley était satisfait, de la fenêtre de son bureau il dominait l'école finale de transformation sur Lancaster qu'il commandait maintenant. Il voyait aligné devant sa fenêtre du 1er étage d'un coté la tour de contrôle et un peu plus loin les Avro Lancasters alignés au cordeau.
Sous celles-ci passait une nouvelle promo, courant en survêtement et en cadence. Tiens se dit-il bizarre un chien suit les recrues. il faudra voir ca avec le sergent chef instructeur ce soir au rapport. Il se rassit satisfait, à son bureau et se mit à revasser en regardant d'un oeil distrait la pile de dossier de la nouvelle promo fraichement arrivée et qu'il venait de voir passer à l'instant.
Sa nouvelle affectation avait été une promotion et le satisfaisait au dela de tout espoir. Commandant de l'Escadron de transformation de bombardement de la RAF, ses recrues, duement formées sortiraient d'ici peu pour aller directement au combat sur les prestigieux Lancaster, le bras armé et l'orgueil de « Bomber » Harris. Fini cette petite base pour nouvelles recrues, où on degrossissait les pilotaillons. Il se rappelait ainsi d'anciens éléves trop mediocres pour la chasse, qui avaient fini dans la Patmar ou pour les plus truffes comme ce Knell se rappelait-il dans la Reco.
Pffffffffffff il faut de tout pour faire un monde songea-t-il en prenant le premier dossier sur la pile.
Il l'ouvrit et son sang ne fit qu'un tour, il avait bien lu, ce nom honni, détesté, hai, qu'il ne pouvait prononcer sans nausée, sans que son sang ne se mit a bouillonner : Werner... il feuilleta rapidement les quelques feuillets. Affectation a Landshit on Avon, transfert vers la Fleet Air Arm, c'est bien lui, d'ailleurs il n'y en a qu'un dans la RAF et il est pour moi pourquoi, pourquoi est il la ? pensait le Group Commander Handley en feuilletant hysteriquement le dossier, tiens un certificat, un certificat de quoi ? qu'est ce que c'est ? il est inapte ? inapte à quoi ? au vol j'espére, merde, inapte a la mer. et il revient chez moi Pourquoi pourquoi mon Dieu. je suis maudit maudit…
Le group Captain Handley pris sa tete entre ses mains.
- WAAAAAAARANT OFFICER hurla-t-il.
L'adjudant rentra et tapa un garde à vous impeccable
- Sir Yes Sir.
- Rassemblez moi tout le monde, je vais faire une inspection.
- Quand Sir ?
- TOUT DE SUITE
- Sir Yes Sir repondit l'adjudant en tournant les talons.
Quelques minutes plus tard tout le monde était aligné en rang d'oignon sur la place d'arme.
Le Group Captain Handley pris sa casquette et son stick et se précipita dehors.
- ATTENTION hurla le Warrant Officer.
Un claquement de talon unique lui répondit. Les recrues étaient au garde à vous. Il passa rapidement la tête baissée et l'air renfrogné devant elles et ne s'arréta que devant un pilote,
Un pilote avec un chien assis à cote de lui. il releva la tête, le chien releva la truffe, Handley se pencha en avant foudroyant du regard Werner.
- OFFICER CADET WERNER QU'EST CE QUE C'EST QUE CA ? dit il en pointant son stick vers le chien.
- SIR UN CHIEN SIR.
Handley leva la jambe prenant son élan pour donner un coup de pied, l'adjudant se pencha vers lui en posant sa main sur le bras et lui dit doucement :
- Sir vous n'y pensez pas, nous sommes en Angleterre, les animaux sont sacrés...
Handley arréta son geste et reparti vers l'estrade l'air renfrogné.
- Ce n'est pas le chien que je visais grommela-t-il.
Il prit la parole.
- Messieurs, vous voici arrivé presque au terme de votre formation. Beaucoup ont échoués et ont terminés dans des unités de seconde zone, des unités qui ne se couvriront jamais de gloire. Vous, vous, êtes les futurs héros de la nation. Les quelques semaines qui restent seront très dures et séléctives, j’exigerai des notes aussi bien en théorie qu’en pratique excellentes, je serai particuliérement vigilant sur vos capacités en navigation et ne tolérerai aucune faiblesse.
- Ca c’est pour moi murmura Werner.
- Comme vous savez tous, le bombardement s’articule autour de trois axes, la discipline , l’esprit d’équipage, la précision et la ponctualité
- Ca fait pas 4 ça ? murmura Werner
- Ta gueule répondit son voisin.
- ...Pour arriver à ces qualités d’excellence, je ne tolérerai auncun manquement à la discipline et serai impitoyable. On ne pose pas dans un champs un Lancaster comme un Tiger Moth comme j’ ai vu certain d’entre vous le faire.
Werner sentit un lourd poids sur ses épaules. Ses nombreux atterrissages forcés, dans la campagne Anglaise à court de carburant avait fait les gorges chaudes de tout Landshit on Avon.
- ...Messieurs, bonne chance conclut-il.
Il descendit de l’estrade et s’engouffra dans son bureau
- FALL IN hurla le Warrant.
-
Le chien qui s’était endormi leva la tête et ouvrit un œil.
- Léves toi gros tas, on rentre.
- Dis donc Werner, en rogne le vieux, en plus il a l’air d’en avoir contre toi dit Marcel un de ses voisin de chambrée.
Werner hocha la tête, se rappelant l’année écoulée, son éjection de Landshit on Avon pour une broutille, son court passage dans la Fleet Air Arm, son inaptitude au service à la mer et son atterrissage ici dans cet escadron de transformation sur lancaster.
- T’inquiétes dit-il, le vieux, il m’adore.
Marcel ne semblait pas convaincu.
Ils s’étaient connus quelques semaines auparavant dés leur arrivée à la base et s’étaient rapidement liés d’amitié. En fin de compte, tout naturellement les français avaient formé un équipage.
Marcel était un excellent pilote.
Il avait rejoint il y a 9 mois la France Libre et le général de Gaulle a Londres en volant un canoe au club Mickey de Berck Plage. Sa traversée de la Manche, de nuit, à la pagaie, avait été épique et l’avait degouté à tout jamais de tout ce qui pouvait flotter.
René, dit Riné, radio amateur en France avant la guerre avait réussi grace à son poste emetteur installé dans son grenier, lors de la Campagne de France à détourner une Panzer Division à l’assaut de son village. L’OberKommando des Sturm Truppen n’avait pas été dupe pendant longtemps. Riné avait du fuir précipitament et n’avait eu que le temps de ramasser son chat au passage se melangeant à l’inombrable foule de l’Exode. Recherché, il n’avait du son salut qu’à un embarquement rapide dans un des derniers chalutier fuyant en catastrophe vers l’Angleterre.
Riné tout naturellement avait suivit les cours de radio de la RAF. Son chat, que le depart préecipité de son maitre sous les obus de la Wehrmacht avait ete psychologiquement profondement choqué. Il était devenu incontinant a chaque fois qu’il éprouvait une emotion.
Raymond et Maurice, anciens fusiliers marins, coincés dans la poche de Dunkerque avec les troupes anglaises avaient réussi avec force insultes et coups de poings à embarquer in extremis à bord des bateaux essayant d’évacuer le Corps Expéditionnaire Anglais en pleine déroute dans la fameuse Operation Dynamo.
Arrivé sain et sauf en Angleterre, Raymond totalement réfractaire à l’anglais avait accueilli le «Tant que l'on parlera anglais, le nom de Dunkerque sera prononcé avec le plus grand respect» lu dans les colonnes du New York Times par un «Mon Q oui ! » explicite.
Raymond que son indiscipline et son esprit combatif pas uniquement réservé aux Allemands depuis l’épisode de Dunkerque, avait fait plus de prison qu’autre chose. D’unités d’infanterie en unités d’infanterie, d’unités disciplinaires en unités disciplinaire, ses bagarres incessantes l’avaient fait éjecter de l’armée de terre et il s’était retrouvé dans la RAF comme mitrailleur embarqué. Mitrailleur de queue avait préféré le reste de l’équipage, l’éloignement avec le reste du groupe étant salutaire pour tout le monde.
Isolé seul dans la queue de l’appareil, il n’y avait que le chien qui passait le voir, quémandant une caresse ou un sucre quand tout était calme a bord lors des vols d’entrainement. Maurice, son frére d’arme, bien que plus calme l’avait suivit dans toutes ses périgrinations et rencontres houleuses avec la Military Police. Il était maintenant lui aussi mitrailleur embarqué.
Jean, dit Jeannot dit Nono, avait vécu en Angleterre depuis sa plus tendre enfance, bien que francais de sang, en raisopn de son education Anglaise les réactions et comportements de ses compagnons le choquait parfois. Eléve studieux, ses brillants résultats scolaires l’avaient amené à être navigateur bombardier. Ses capacités à toujours ramener l’avion à la base épataient toujours Werner pour qui la navigation, tenant plus de la magie que d’une science exacte, inspirait peu.
Tout ce petit monde cohabitait ensemble avec chien et chat, se tenant les coudes, s’entraidant dans les cours et subissant la discipline avec plus ou moins de difficultés. Généralement Maurice était rélégué derrière afin que les autres fassent ecran en cas de pétage de plomb.
Même les vols d’entrainement toujours effectués en equipage complet pour développer l’esprit de groupe, comme l’avait précisé le Group Commander Handley, étaient tendus. La séléction était sévére et les instructeurs ne pardonnaient aucunes fautes dans la tenue des vols en box ou d’un manque de ponctualité sur l’arrivée sur les balises lors des navigations de nuit.
Les instructeurs assis sur un strapontin dans le cockpit étaient toujours surpris d’avoir un chien couché sur les bottes, d’entendre les miaulements déchirants du chat réclamant ses croquettes juché en haut de son poste de radio ou les differents commentaires peu orthodoxes échangés par l’interphone de bord.
- Co-pilot à Werner, j’ai l’impression que le numéro trois se rapproche de nous, il ne tient pas la formation.
- Oui ca va j’ai vu, repondit Werner sur un ton excédé, ca fait 2 fois que ce con vient sur nous, 2 fois que je perds le repére du leader dans mes 11 heures.
- Et encore t’as pas vu l’autre abruti qui va nous emplafonner renchérit Maurice de sa tourelle arriére. S’il continue à se rapprocher comme ça, je vais bientôt pouvoir lui faire le pare brise a ce con.
Werner poussa de quelques millimétres les manettes de gaz.
- Vario positif, on monte annonca goguenard Marcel.
- Fais pas chier murmura Werner, concentré sur l’avion de devant et rendant un peu la main au yoke.
- On fait les montagnes russes.
- Fous-moi-la-paix, c’est pas ma faute
- Oh ! on arrive bien vite sur celui de dessous dit la voix du navigateur depuis la bulle à l’avant.
- Bon vous me lachez au lieu de me gonfler, c’est pas moi qui bouge c’est les autres !
Le chien sentant le ton monter se leva prudement et descendit vers la radio.
Marcel se retourna et le regarda partir vers l’arrière.
- Tiens tu vois a force de jouer au yoyo, tu lui as filé le mal de mer.
- CE CHIEN N’A PAS LE MAL DE MER, MERDE.
- Oui c’est vrai, c’est toi non ? annonca perfidement Maurice depuis sa tourelle Tu as pris ton petit sachet en papier ?
- TU VEUX QUE JE TE FASSE UN TONNEAU HEIN ? TU LE VEUX TON TONNEAU.
Hurla Werner arcbouté sur les commandes.
L’instructeur releva la tête surpris.
- Dites vous n’y pensez pas j’espére ?
- Si ces cons continuent de me gonfler, si.
- Je ne vous le conseille pas repondit l’instructeur en resserrant tout de même la boucle de son parachute.
Les vols se succédaient, l’ambiance à bord était toujours plus ou moins tendue en raison de la difficulté des exercices, mais en fin de compte les notes étaient plutot bonne et l’équipage s’en sortait plutot bien.
Plutot bien jusqu’au jour du clash...
*****************************************************************
Signe Werner, truffe qui va potasser sa nav
Pour les ceusses qui voulaient savoir comment s'etait formee cette equipe de branquignoles et ben c'est la, il y en a 5 pages !
Bon ce soir seulement 3, j'ai peur que certains s'endorment en cours de route
L'ecole c'est pas simple, la preuve...
********************* 1 st Lancaster Finishing school ***************************************
Le Group Commander Handley était satisfait, de la fenêtre de son bureau il dominait l'école finale de transformation sur Lancaster qu'il commandait maintenant. Il voyait aligné devant sa fenêtre du 1er étage d'un coté la tour de contrôle et un peu plus loin les Avro Lancasters alignés au cordeau.
Sous celles-ci passait une nouvelle promo, courant en survêtement et en cadence. Tiens se dit-il bizarre un chien suit les recrues. il faudra voir ca avec le sergent chef instructeur ce soir au rapport. Il se rassit satisfait, à son bureau et se mit à revasser en regardant d'un oeil distrait la pile de dossier de la nouvelle promo fraichement arrivée et qu'il venait de voir passer à l'instant.
Sa nouvelle affectation avait été une promotion et le satisfaisait au dela de tout espoir. Commandant de l'Escadron de transformation de bombardement de la RAF, ses recrues, duement formées sortiraient d'ici peu pour aller directement au combat sur les prestigieux Lancaster, le bras armé et l'orgueil de « Bomber » Harris. Fini cette petite base pour nouvelles recrues, où on degrossissait les pilotaillons. Il se rappelait ainsi d'anciens éléves trop mediocres pour la chasse, qui avaient fini dans la Patmar ou pour les plus truffes comme ce Knell se rappelait-il dans la Reco.
Pffffffffffff il faut de tout pour faire un monde songea-t-il en prenant le premier dossier sur la pile.
Il l'ouvrit et son sang ne fit qu'un tour, il avait bien lu, ce nom honni, détesté, hai, qu'il ne pouvait prononcer sans nausée, sans que son sang ne se mit a bouillonner : Werner... il feuilleta rapidement les quelques feuillets. Affectation a Landshit on Avon, transfert vers la Fleet Air Arm, c'est bien lui, d'ailleurs il n'y en a qu'un dans la RAF et il est pour moi pourquoi, pourquoi est il la ? pensait le Group Commander Handley en feuilletant hysteriquement le dossier, tiens un certificat, un certificat de quoi ? qu'est ce que c'est ? il est inapte ? inapte à quoi ? au vol j'espére, merde, inapte a la mer. et il revient chez moi Pourquoi pourquoi mon Dieu. je suis maudit maudit…
Le group Captain Handley pris sa tete entre ses mains.
- WAAAAAAARANT OFFICER hurla-t-il.
L'adjudant rentra et tapa un garde à vous impeccable
- Sir Yes Sir.
- Rassemblez moi tout le monde, je vais faire une inspection.
- Quand Sir ?
- TOUT DE SUITE
- Sir Yes Sir repondit l'adjudant en tournant les talons.
Quelques minutes plus tard tout le monde était aligné en rang d'oignon sur la place d'arme.
Le Group Captain Handley pris sa casquette et son stick et se précipita dehors.
- ATTENTION hurla le Warrant Officer.
Un claquement de talon unique lui répondit. Les recrues étaient au garde à vous. Il passa rapidement la tête baissée et l'air renfrogné devant elles et ne s'arréta que devant un pilote,
Un pilote avec un chien assis à cote de lui. il releva la tête, le chien releva la truffe, Handley se pencha en avant foudroyant du regard Werner.
- OFFICER CADET WERNER QU'EST CE QUE C'EST QUE CA ? dit il en pointant son stick vers le chien.
- SIR UN CHIEN SIR.
Handley leva la jambe prenant son élan pour donner un coup de pied, l'adjudant se pencha vers lui en posant sa main sur le bras et lui dit doucement :
- Sir vous n'y pensez pas, nous sommes en Angleterre, les animaux sont sacrés...
Handley arréta son geste et reparti vers l'estrade l'air renfrogné.
- Ce n'est pas le chien que je visais grommela-t-il.
Il prit la parole.
- Messieurs, vous voici arrivé presque au terme de votre formation. Beaucoup ont échoués et ont terminés dans des unités de seconde zone, des unités qui ne se couvriront jamais de gloire. Vous, vous, êtes les futurs héros de la nation. Les quelques semaines qui restent seront très dures et séléctives, j’exigerai des notes aussi bien en théorie qu’en pratique excellentes, je serai particuliérement vigilant sur vos capacités en navigation et ne tolérerai aucune faiblesse.
- Ca c’est pour moi murmura Werner.
- Comme vous savez tous, le bombardement s’articule autour de trois axes, la discipline , l’esprit d’équipage, la précision et la ponctualité
- Ca fait pas 4 ça ? murmura Werner
- Ta gueule répondit son voisin.
- ...Pour arriver à ces qualités d’excellence, je ne tolérerai auncun manquement à la discipline et serai impitoyable. On ne pose pas dans un champs un Lancaster comme un Tiger Moth comme j’ ai vu certain d’entre vous le faire.
Werner sentit un lourd poids sur ses épaules. Ses nombreux atterrissages forcés, dans la campagne Anglaise à court de carburant avait fait les gorges chaudes de tout Landshit on Avon.
- ...Messieurs, bonne chance conclut-il.
Il descendit de l’estrade et s’engouffra dans son bureau
- FALL IN hurla le Warrant.
-
Le chien qui s’était endormi leva la tête et ouvrit un œil.
- Léves toi gros tas, on rentre.
- Dis donc Werner, en rogne le vieux, en plus il a l’air d’en avoir contre toi dit Marcel un de ses voisin de chambrée.
Werner hocha la tête, se rappelant l’année écoulée, son éjection de Landshit on Avon pour une broutille, son court passage dans la Fleet Air Arm, son inaptitude au service à la mer et son atterrissage ici dans cet escadron de transformation sur lancaster.
- T’inquiétes dit-il, le vieux, il m’adore.
Marcel ne semblait pas convaincu.
Ils s’étaient connus quelques semaines auparavant dés leur arrivée à la base et s’étaient rapidement liés d’amitié. En fin de compte, tout naturellement les français avaient formé un équipage.
Marcel était un excellent pilote.
Il avait rejoint il y a 9 mois la France Libre et le général de Gaulle a Londres en volant un canoe au club Mickey de Berck Plage. Sa traversée de la Manche, de nuit, à la pagaie, avait été épique et l’avait degouté à tout jamais de tout ce qui pouvait flotter.
René, dit Riné, radio amateur en France avant la guerre avait réussi grace à son poste emetteur installé dans son grenier, lors de la Campagne de France à détourner une Panzer Division à l’assaut de son village. L’OberKommando des Sturm Truppen n’avait pas été dupe pendant longtemps. Riné avait du fuir précipitament et n’avait eu que le temps de ramasser son chat au passage se melangeant à l’inombrable foule de l’Exode. Recherché, il n’avait du son salut qu’à un embarquement rapide dans un des derniers chalutier fuyant en catastrophe vers l’Angleterre.
Riné tout naturellement avait suivit les cours de radio de la RAF. Son chat, que le depart préecipité de son maitre sous les obus de la Wehrmacht avait ete psychologiquement profondement choqué. Il était devenu incontinant a chaque fois qu’il éprouvait une emotion.
Raymond et Maurice, anciens fusiliers marins, coincés dans la poche de Dunkerque avec les troupes anglaises avaient réussi avec force insultes et coups de poings à embarquer in extremis à bord des bateaux essayant d’évacuer le Corps Expéditionnaire Anglais en pleine déroute dans la fameuse Operation Dynamo.
Arrivé sain et sauf en Angleterre, Raymond totalement réfractaire à l’anglais avait accueilli le «Tant que l'on parlera anglais, le nom de Dunkerque sera prononcé avec le plus grand respect» lu dans les colonnes du New York Times par un «Mon Q oui ! » explicite.
Raymond que son indiscipline et son esprit combatif pas uniquement réservé aux Allemands depuis l’épisode de Dunkerque, avait fait plus de prison qu’autre chose. D’unités d’infanterie en unités d’infanterie, d’unités disciplinaires en unités disciplinaire, ses bagarres incessantes l’avaient fait éjecter de l’armée de terre et il s’était retrouvé dans la RAF comme mitrailleur embarqué. Mitrailleur de queue avait préféré le reste de l’équipage, l’éloignement avec le reste du groupe étant salutaire pour tout le monde.
Isolé seul dans la queue de l’appareil, il n’y avait que le chien qui passait le voir, quémandant une caresse ou un sucre quand tout était calme a bord lors des vols d’entrainement. Maurice, son frére d’arme, bien que plus calme l’avait suivit dans toutes ses périgrinations et rencontres houleuses avec la Military Police. Il était maintenant lui aussi mitrailleur embarqué.
Jean, dit Jeannot dit Nono, avait vécu en Angleterre depuis sa plus tendre enfance, bien que francais de sang, en raisopn de son education Anglaise les réactions et comportements de ses compagnons le choquait parfois. Eléve studieux, ses brillants résultats scolaires l’avaient amené à être navigateur bombardier. Ses capacités à toujours ramener l’avion à la base épataient toujours Werner pour qui la navigation, tenant plus de la magie que d’une science exacte, inspirait peu.
Tout ce petit monde cohabitait ensemble avec chien et chat, se tenant les coudes, s’entraidant dans les cours et subissant la discipline avec plus ou moins de difficultés. Généralement Maurice était rélégué derrière afin que les autres fassent ecran en cas de pétage de plomb.
Même les vols d’entrainement toujours effectués en equipage complet pour développer l’esprit de groupe, comme l’avait précisé le Group Commander Handley, étaient tendus. La séléction était sévére et les instructeurs ne pardonnaient aucunes fautes dans la tenue des vols en box ou d’un manque de ponctualité sur l’arrivée sur les balises lors des navigations de nuit.
Les instructeurs assis sur un strapontin dans le cockpit étaient toujours surpris d’avoir un chien couché sur les bottes, d’entendre les miaulements déchirants du chat réclamant ses croquettes juché en haut de son poste de radio ou les differents commentaires peu orthodoxes échangés par l’interphone de bord.
- Co-pilot à Werner, j’ai l’impression que le numéro trois se rapproche de nous, il ne tient pas la formation.
- Oui ca va j’ai vu, repondit Werner sur un ton excédé, ca fait 2 fois que ce con vient sur nous, 2 fois que je perds le repére du leader dans mes 11 heures.
- Et encore t’as pas vu l’autre abruti qui va nous emplafonner renchérit Maurice de sa tourelle arriére. S’il continue à se rapprocher comme ça, je vais bientôt pouvoir lui faire le pare brise a ce con.
Werner poussa de quelques millimétres les manettes de gaz.
- Vario positif, on monte annonca goguenard Marcel.
- Fais pas chier murmura Werner, concentré sur l’avion de devant et rendant un peu la main au yoke.
- On fait les montagnes russes.
- Fous-moi-la-paix, c’est pas ma faute
- Oh ! on arrive bien vite sur celui de dessous dit la voix du navigateur depuis la bulle à l’avant.
- Bon vous me lachez au lieu de me gonfler, c’est pas moi qui bouge c’est les autres !
Le chien sentant le ton monter se leva prudement et descendit vers la radio.
Marcel se retourna et le regarda partir vers l’arrière.
- Tiens tu vois a force de jouer au yoyo, tu lui as filé le mal de mer.
- CE CHIEN N’A PAS LE MAL DE MER, MERDE.
- Oui c’est vrai, c’est toi non ? annonca perfidement Maurice depuis sa tourelle Tu as pris ton petit sachet en papier ?
- TU VEUX QUE JE TE FASSE UN TONNEAU HEIN ? TU LE VEUX TON TONNEAU.
Hurla Werner arcbouté sur les commandes.
L’instructeur releva la tête surpris.
- Dites vous n’y pensez pas j’espére ?
- Si ces cons continuent de me gonfler, si.
- Je ne vous le conseille pas repondit l’instructeur en resserrant tout de même la boucle de son parachute.
Les vols se succédaient, l’ambiance à bord était toujours plus ou moins tendue en raison de la difficulté des exercices, mais en fin de compte les notes étaient plutot bonne et l’équipage s’en sortait plutot bien.
Plutot bien jusqu’au jour du clash...
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Signe Werner, truffe qui va potasser sa nav