La fin de WAKE chez les LAL...
Publié : sam. avr. 22, 2006 6:05 pm
Avec la campagne pacifique des LAL, on vient de finir la section consacré à WAKE ISLAND après 8 missions à caractère historique. Le dernier vol de cette session Wake est fictif, car met en place la fuite des joueurs pour que la campagne puisse continuer sous d'autres cieux du pacifique...
Je vous propose de découvrir le briefing, les rapports des deux seuls pilotes survivants, ainsi que le débriefing de la mission. Vous verrez ainsi l'ambiance que j'essaie de mettre dans chacun de nos vols. Je remercie d'ailleurs les pilotes LAL de rentrer dans le jeu, que ce soit en plein vol au cours de la mission, ou encore dans leurs rapports écrits rendu dans les jours qui suivent la partie on-line.
Voici le breifing en format Power Point:
ICI
Si vous avez un Pack OFFICE, vous pourrez cliquer sur les zones du briefing pour accèder directement aux sections voulues. Sinon, ca sera un diaporama classique.
Après plus de 2 heures de vol, seuls deux pilotes s'en sortent. Voici le rapport du premier pilote:
CORSO
VMF 211
Ile de Wake - le 22 décembre 1941
Mission: Evacuation de l'ïle de Wake
MTO : Ciel couvert 4/10 brumeux.
Plafond : 1100m.
Groupe Charlie
Canal radio 1
Leader général: Jack Sparrow Indicatif Lowendal
Ailier : John HANOVER indicatif Dorns
Ailier : Sean O'CONNOR indicatif Guignol
Ailier : Scott CANNON indicatif Fox
Ailier : Pitt Mc LAURIN indicatif Corso
Ailier : John MERRICK indicatif Francis
--------------------------------------------------------------------------------------
Rapport de mission.
C'est la panique complète, les japs arrivent en force, il faut qu'on évacue dare-dare. Ca pilonne dans tous les coins, à croire que ces foutues faces de cul nous balancent tout ce qu'ils ont sous la main. Harold est déjà dans le Catalina avec Betty et toute la paperasse. Ils auraient du faire un grand feu, au lieu de vouloir emporter toutes ces conneries. En fait de feu, pas besoin, c'est les japs qui l'ont allumé.
Le GMC de service nous emmène aux appareils sur les chapeaux de roue, et dans le virage qui nous amène à la piste, manque de se retourner. Un grand coup de frein nous envoi tous contre la ridelle, nos appareils sont là, à priori intact.
On saute du bahut en courant, et je manque de me casser la cheville en me prenant les pieds dans un trou. Bordel, c'est pas le moment. Je cavale vers ma machine, et monte sur l'aile. Le cockpit est fermé, et je suis tellement énervé que je n'arrive pas à l'ouvrir......Bordel de bordel, tu vas t'ouvrir....nom d'une pipe. Un meccano arrive en courant, et ouvre la verrière d'un déclic.......
Bon..... Restons calme, restons calme..
Je saute sur le siège, et pendant que le meccano me brelle sur mon siège, je vérifie rapidement ma machine, et démarre tout de suite mon moteur. Les gestes sont automatiques, un vrai robot. Mon moulin à peine démarré, en relevant la tête, j'aperçois dans nos 10.00h une nuée de Betty qui ne sont pas là pour nous faire la conversation. Je réalise que le mécano est debout sur l'aile....
Tires toi, putain, tires toi, va te mettre à l'abri, je me démmerde tout seul. Tout est OK, fous le camp, que Dieu te protège.....
Il saute de l'aile sans demander son reste et file ventre à terre vers la protection des boxes de parking.
Les Betty nous avoinent copieusement, ça pète de partout, la tour viens d'exploser et un incendie monumental barre la piste.
Déjà Jack donne le top décollage. Je ferme ma verrière. J'suis l'avant dernier, et j'espère que ça va pas nous tomber dessus, à John et moi.... J'avoue qu'à ce moment, la sainte trouille me prend.... j'ai l'impression que tous les coups sont concentrés sur moi. Lorsque Scott pousse les gaz, j'en fait autant, quasiment en même temps.....
Allez, bon sang, allez "Solid Jackson", avance, avance, aide moi à sortir de ce trou..... Une fois en l'air, je peux éviter, mais là, avec ces putains d'avions qui nous arrivent dessus, encore et encore, tant que je suis au sol, je suis une cible facile.
Je vois arriver l'incendie à la vitesse grand V, et je réalise que la bombe a du faire un cratère énorme, et si je me prends les roues la dedans..... Je tire sur le manche alors que ma vitesse est limite, mais ça passe. Jack a breaké à gauche, l'habitude, et les Betty nous arrivent de face maintenant. J'espère qu'il n'y en aura pas un qui aura l'idée de nous chercher.... là. Parce que à la vitesse où on est, il n'aura pas de mal. A priori ça se passe bien, et en arrivant au cap 75, je vois le Catalina de Harold qui grimpe doucement.
En dessous, il semble qu'un Betty a pris en chasse John ou Jack, je n'arrive pas à distinguer lequel des deux. Je suis le Catalina, sa protection est trop importante, et avec John collé dans mes 5, on le rattrape pour se mettre en formation serrée à sa droite.
L'ensemble des appareils se regroupe et la formation prend le cap de l'évacuation.
Ouf..... Merci Saint Antoine. On est sorti de cet enfer. Je penses à tous ceux qui sont restés sur place, les meccanos, la compagnie de commandement, ils avaient tous un garant à la main, mais qu'est-ce qu'ils vont foutre avec un garant contre des pièces de 260mm!!! Combien de morts il va y avoir? on ne le saura jamais. Ils sont partis dans le meilleur des cas pour passer le restant de la guerre dans des camps. Et d'après la rumeur, il ne semble pas que les japs soient des tendres....
Perdu dans ces pensées tristes et macabres, je réalise qu'Harold fait le point des compas. Alors qu'il devait être réglé sur le cap du PA où on doit se poser, le mien indique toujours Wake!!! Chienlit de guerre, les mécanos n'ont pas eu le temps de les régler tous, nous sommes partis avec 12.00h d'avance, ils devaient faire ça cette nuit. Le seul qui soit en état, c'est celui de Sean. Va falloir le protéger lui....sinon, c'est la baille assurée.
Cette constatation faite, nous prenons notre vitesse et notre altitude de croisière à 800 m/sol. Qu'est-ce qu'il est poussif le PBY... On plafonne à 220 Km/h, et je suis obligé de sortir les volets, avec un peu plus de gaz, pour pouvoir conserver une formation potable. Francis, imperturbable semble scotché dans mes 5. Je lui donne mes paramètres. Je profite de ce moment de répit pour essayer de calculer nos temps et la route. Si on se paume, vaut mieux prévoir.
Après 8' de vol, Harold nous contacte, il est temps de virer au 330 et de grimper à notre nouvelle altitude de croisière, à 2200m. Cette partie du vol se passe sans histoire, jusqu'à ce qu'on tombe sur un barrage de navires, qui tirent de toutes leur pièces. Ces foutus enfoirés de bridés ne veulent décidemment pas nous laisser partir. Sur les consignes de Jack, on grimpe au dessus du PBY, à une altitude de 3500. Tout à coup, à la radio, il semble que Jack a été touché par la DCA. Il s'éjecte. Merde, ça a mal commencé, et ça continue. Sean prend le lead, et une fois passé ce barrage, j'essaie de récupérer la formation, mais je ne vois plus personne. Je reprends le cap 330, et j'aperçois plus bas, le PBY. On se reforme, le temps d'arriver au point de nav suivant.
Après environ 15' de vol, Harold nous donne le top, on vient au 070, direction la maison. Il est temps de s'éloigner de ce merdier. Je commence à décompresser. Pour les japs, si ils veulent nous avoir, il va falloir qu'ils nous cherchent..... Autant trouver une aiguille dans une botte de foin. A peine ais-je pensé à ça, qu'un contact est signalé dans nos 11.00h, non, pas 1, mais 4. Sean nous donne l'ordre d'aller au charbon, et c'est tous ensemble qu'on leur fonce dessus. John collé à mes basques, je croise 2 zéros qui nous passent au dessus en virage droit. Je break à droite pour les prendre en chasse, et me retrouve dans les 6 du leader de la paire, son ailier dans mes 3 heures. Je sais que John veille au grain, et je m'aligne sur ma cible. Une rafale un peu appuyée, et son aile gauche est coupée en deux. Je break à droite, mais ne voit plus rien. Tout le monde a disparu, sauf John, dans mes 6. Bon sang, pour retrouver la formation, ça va être coton!!! Nous reprenons un cap au 070, et dans mes 10.00h, j'aperçois 2 contacts. Nous nous rapprochons, pour constater que ce sont des hydravions japonais. L'envie est grande de leur faire leur fête. Mais le problème n'est pas là, il faut rejoindre, ne pas laisser la couverture avec un trou. J'annonce par radio ma découverte, et Scott, "oeil de Lynx", me signale qu'on se trouve dans les 09.00h de la formation. Je laisses ces proies faciles avec regret, et rejoint ma position, à gauche du PBY selon les instructions de Sean. On les garde à l'oeil. ils ont une route parallèle à la notre. Après plusieurs minutes d'observation, il semble qu'ils changent de cap, et deviennent agressifs. Sean demande à la 3ème paire, c'est à dire nous, d'aller voir de plus prés. Nous quittons la formation, et fonçons vers les hydravions, qui sont alors plus bas que nous. J'encadre l'ailier dans mon collimateur. Je préviens Sean qu'ils ne semblent pas agressifs, et qu'ils ont un cap au 220, certainement un cap retour. Sur ordre, je laisses à nouveau ces 2 intrus avec doublement des regrets, et rejoint la formation.
A peine la formation rejointe, que Sean d'abord, et Harold ensuite, nous signalent des zéros dans nos 6. Le temps de me retourner vers la gauche, je vois des traçantes passer tout prés de mon aile. Instinctivement, je break à droite, et recherche les cibles. Je suis en dessous, et dans les 5.00h du PBY, lorsque j'aperçois un zéro faisant feu de toutes ses armes sur le PBY. Le fuselage se casse au pied de dérive. J'entends à la radio, les hurlements de l'équipage. La haine, la haine à l'état pure me monte à la gorge. Je continue mon virage en le serrant, et arrive dans ses 6. Il m'a vu, et à ce moment précis, commence la danse de la mort, celle d'où l'un des deux ne reviendra pas.
Je suis collé à lui comme une sangsue, tire plusieurs rafales qui touchent, mais qui apparemment sont sans effet. Sauf qu'après plusieurs minutes, à monter et à descendre, il prend une pente prononcée et percute la surface à pleine vitesse. La vengeance, contrairement à ce que l'on dit, n'est pas un plat qui se mange froid. J'ai pris plaisir à mettre à mort ce voyou.
Je vois passer un zéro en dessous de moi, dans mes 10.00h, je retourne ma machine, et descends vers lui plein pot. Il ne cherche même pas à m'éviter, je pense qu'il ne m'a pas vu. Je presse la détente, encore et encore. Des morceaux de fuselage s'en détachent. Il plonge droit vers l'eau. En voilà encore un que "les Prussiens n'auront pas" comme disait ma grand mère. Je cherche autour de moi, et ne trouve plus personne. Il m'a semblé entendre que John Hannover a du s'éjecter, en panne de gouverne. John mon ailier a disparu. J'entends Scott et Sean se débattre un peu plus loin. Sean est en mauvaise posture et Scott va à sa rescousse. Mais trop tard, Sean percute a pleine vitesse. Je vois devant moi un zéro qui semble en difficulté. Je m'aligne dans ses 6 et lâche une rafale qui doit l'exploser, mais qui après quelques hoquets, s'arrête nette. Pétard, je suis winchester. J'en informe Scott, et lui indique que je continue la chasse, en espèrant le pousser à la faute. L'ennemi monte et descend dans une valse circulaire, plusieurs fois, je manque de le percuter et passe in extremis en dessous. Après plusieurs tours, Scott m'annonce qu'il est dans mes 6, mais qu'un jap perdant du carburant essaye de me prendre pour cible pour dégager son copain. Une rafale de Scott le fait lâcher prise, et il semble que son moteur soit touché car je l'aperçois hélice en drapeau. Celui là n'ira plus très loin. Scott entre alors dans la danse, et aligne le dernier des zéros restant. En une rafale bien ajustée, il l'endommage et celui-ci va percuter la surface.
La tension retombe, mais je suis encore tendu comme une corde à piano. On fait le bilan, pour constater que nous sommes les deux seuls survivants. Quelle hécatombe. Tous le copains.... Betty, toujours un sourire, un mot gentil....J'en ai gros sur la patate.
Scott me ramène aux dures réalités, pour m'annoncer que nous sommes paumés en plein milieu, avec des compas inutiles. Je décide de prendre un cap au 70, celui initialement prévu. Il me semble qu'Harold nous avait prévenu de prendre un cap au 55 à partir de ce point en cas de problèmes. J'en fait part à Scott, mais celui-ci n'a rien entendu. Mais alors, d'où je sors ce cap??? Décision est prise de continuer au 55. J'espère que je ne me trompe pas.
Les minutes coulent lentement, et rien à l'horizon. On grimpe à 2500m pour essayer d'avoir une vue plus large, mais rien, rien... J'envisage sérieusement le fait qu'on soit obligé de se poser à court de carburant. Scott a une idée de génie.... On ne doit plus être très loin de la TF 11. Contactons les par radio. Il appelle sur la fréquence tour, et miracle, le contrôleur nous réponds. Nous lui expliquons la situation, et il nous informe qu'il envoie 4 appareils à notre recherche. Après plusieurs minutes, où le ciel reste désespéramment vide, au 2ème contact radio, on nous demande de cercler sur place feux de nav allumés. Presque immédiatement, un F4F nous aperçoit, et nous ramène au bercail. La nuit est presque tombée, et j'ai beaucoup de mal à distinguer le Saratoga. Mais comme c'est bon de le voir. Je me présente vertical, et j'ai tout de suite la clairance pour me mettre en finale. Heureusement le Saratoga va vite, car je loupe tous les brins, n'accroche que ceux de l'extrémité du pont. Enfin à la maison. Je parque ma machine en bout de pont, un mécano vient me donner un coup de main pour m'extraire du cockpit. Je suis en nage, et le coup de main est le bienvenue. Il interroge :
Alors, c'était comment la bas?
Dur mon ami, l'enfer..... Oui, l'enfer....
--------------------------------------------------------------------------------------
Pilote : Vivant
Appareil : en bon état
Revendications : 3 zeros
Témoignages: Vu Scott abattre 2 zeros
Marquages japonais: Un des zeros abattu par Scott portait une bande bleue sur la dérive.
Je vous propose de découvrir le briefing, les rapports des deux seuls pilotes survivants, ainsi que le débriefing de la mission. Vous verrez ainsi l'ambiance que j'essaie de mettre dans chacun de nos vols. Je remercie d'ailleurs les pilotes LAL de rentrer dans le jeu, que ce soit en plein vol au cours de la mission, ou encore dans leurs rapports écrits rendu dans les jours qui suivent la partie on-line.
Voici le breifing en format Power Point:
ICI
Si vous avez un Pack OFFICE, vous pourrez cliquer sur les zones du briefing pour accèder directement aux sections voulues. Sinon, ca sera un diaporama classique.
Après plus de 2 heures de vol, seuls deux pilotes s'en sortent. Voici le rapport du premier pilote:
CORSO
VMF 211
Ile de Wake - le 22 décembre 1941
Mission: Evacuation de l'ïle de Wake
MTO : Ciel couvert 4/10 brumeux.
Plafond : 1100m.
Groupe Charlie
Canal radio 1
Leader général: Jack Sparrow Indicatif Lowendal
Ailier : John HANOVER indicatif Dorns
Ailier : Sean O'CONNOR indicatif Guignol
Ailier : Scott CANNON indicatif Fox
Ailier : Pitt Mc LAURIN indicatif Corso
Ailier : John MERRICK indicatif Francis
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Rapport de mission.
C'est la panique complète, les japs arrivent en force, il faut qu'on évacue dare-dare. Ca pilonne dans tous les coins, à croire que ces foutues faces de cul nous balancent tout ce qu'ils ont sous la main. Harold est déjà dans le Catalina avec Betty et toute la paperasse. Ils auraient du faire un grand feu, au lieu de vouloir emporter toutes ces conneries. En fait de feu, pas besoin, c'est les japs qui l'ont allumé.
Le GMC de service nous emmène aux appareils sur les chapeaux de roue, et dans le virage qui nous amène à la piste, manque de se retourner. Un grand coup de frein nous envoi tous contre la ridelle, nos appareils sont là, à priori intact.
On saute du bahut en courant, et je manque de me casser la cheville en me prenant les pieds dans un trou. Bordel, c'est pas le moment. Je cavale vers ma machine, et monte sur l'aile. Le cockpit est fermé, et je suis tellement énervé que je n'arrive pas à l'ouvrir......Bordel de bordel, tu vas t'ouvrir....nom d'une pipe. Un meccano arrive en courant, et ouvre la verrière d'un déclic.......
Bon..... Restons calme, restons calme..
Je saute sur le siège, et pendant que le meccano me brelle sur mon siège, je vérifie rapidement ma machine, et démarre tout de suite mon moteur. Les gestes sont automatiques, un vrai robot. Mon moulin à peine démarré, en relevant la tête, j'aperçois dans nos 10.00h une nuée de Betty qui ne sont pas là pour nous faire la conversation. Je réalise que le mécano est debout sur l'aile....
Tires toi, putain, tires toi, va te mettre à l'abri, je me démmerde tout seul. Tout est OK, fous le camp, que Dieu te protège.....
Il saute de l'aile sans demander son reste et file ventre à terre vers la protection des boxes de parking.
Les Betty nous avoinent copieusement, ça pète de partout, la tour viens d'exploser et un incendie monumental barre la piste.
Déjà Jack donne le top décollage. Je ferme ma verrière. J'suis l'avant dernier, et j'espère que ça va pas nous tomber dessus, à John et moi.... J'avoue qu'à ce moment, la sainte trouille me prend.... j'ai l'impression que tous les coups sont concentrés sur moi. Lorsque Scott pousse les gaz, j'en fait autant, quasiment en même temps.....
Allez, bon sang, allez "Solid Jackson", avance, avance, aide moi à sortir de ce trou..... Une fois en l'air, je peux éviter, mais là, avec ces putains d'avions qui nous arrivent dessus, encore et encore, tant que je suis au sol, je suis une cible facile.
Je vois arriver l'incendie à la vitesse grand V, et je réalise que la bombe a du faire un cratère énorme, et si je me prends les roues la dedans..... Je tire sur le manche alors que ma vitesse est limite, mais ça passe. Jack a breaké à gauche, l'habitude, et les Betty nous arrivent de face maintenant. J'espère qu'il n'y en aura pas un qui aura l'idée de nous chercher.... là. Parce que à la vitesse où on est, il n'aura pas de mal. A priori ça se passe bien, et en arrivant au cap 75, je vois le Catalina de Harold qui grimpe doucement.
En dessous, il semble qu'un Betty a pris en chasse John ou Jack, je n'arrive pas à distinguer lequel des deux. Je suis le Catalina, sa protection est trop importante, et avec John collé dans mes 5, on le rattrape pour se mettre en formation serrée à sa droite.
L'ensemble des appareils se regroupe et la formation prend le cap de l'évacuation.
Ouf..... Merci Saint Antoine. On est sorti de cet enfer. Je penses à tous ceux qui sont restés sur place, les meccanos, la compagnie de commandement, ils avaient tous un garant à la main, mais qu'est-ce qu'ils vont foutre avec un garant contre des pièces de 260mm!!! Combien de morts il va y avoir? on ne le saura jamais. Ils sont partis dans le meilleur des cas pour passer le restant de la guerre dans des camps. Et d'après la rumeur, il ne semble pas que les japs soient des tendres....
Perdu dans ces pensées tristes et macabres, je réalise qu'Harold fait le point des compas. Alors qu'il devait être réglé sur le cap du PA où on doit se poser, le mien indique toujours Wake!!! Chienlit de guerre, les mécanos n'ont pas eu le temps de les régler tous, nous sommes partis avec 12.00h d'avance, ils devaient faire ça cette nuit. Le seul qui soit en état, c'est celui de Sean. Va falloir le protéger lui....sinon, c'est la baille assurée.
Cette constatation faite, nous prenons notre vitesse et notre altitude de croisière à 800 m/sol. Qu'est-ce qu'il est poussif le PBY... On plafonne à 220 Km/h, et je suis obligé de sortir les volets, avec un peu plus de gaz, pour pouvoir conserver une formation potable. Francis, imperturbable semble scotché dans mes 5. Je lui donne mes paramètres. Je profite de ce moment de répit pour essayer de calculer nos temps et la route. Si on se paume, vaut mieux prévoir.
Après 8' de vol, Harold nous contacte, il est temps de virer au 330 et de grimper à notre nouvelle altitude de croisière, à 2200m. Cette partie du vol se passe sans histoire, jusqu'à ce qu'on tombe sur un barrage de navires, qui tirent de toutes leur pièces. Ces foutus enfoirés de bridés ne veulent décidemment pas nous laisser partir. Sur les consignes de Jack, on grimpe au dessus du PBY, à une altitude de 3500. Tout à coup, à la radio, il semble que Jack a été touché par la DCA. Il s'éjecte. Merde, ça a mal commencé, et ça continue. Sean prend le lead, et une fois passé ce barrage, j'essaie de récupérer la formation, mais je ne vois plus personne. Je reprends le cap 330, et j'aperçois plus bas, le PBY. On se reforme, le temps d'arriver au point de nav suivant.
Après environ 15' de vol, Harold nous donne le top, on vient au 070, direction la maison. Il est temps de s'éloigner de ce merdier. Je commence à décompresser. Pour les japs, si ils veulent nous avoir, il va falloir qu'ils nous cherchent..... Autant trouver une aiguille dans une botte de foin. A peine ais-je pensé à ça, qu'un contact est signalé dans nos 11.00h, non, pas 1, mais 4. Sean nous donne l'ordre d'aller au charbon, et c'est tous ensemble qu'on leur fonce dessus. John collé à mes basques, je croise 2 zéros qui nous passent au dessus en virage droit. Je break à droite pour les prendre en chasse, et me retrouve dans les 6 du leader de la paire, son ailier dans mes 3 heures. Je sais que John veille au grain, et je m'aligne sur ma cible. Une rafale un peu appuyée, et son aile gauche est coupée en deux. Je break à droite, mais ne voit plus rien. Tout le monde a disparu, sauf John, dans mes 6. Bon sang, pour retrouver la formation, ça va être coton!!! Nous reprenons un cap au 070, et dans mes 10.00h, j'aperçois 2 contacts. Nous nous rapprochons, pour constater que ce sont des hydravions japonais. L'envie est grande de leur faire leur fête. Mais le problème n'est pas là, il faut rejoindre, ne pas laisser la couverture avec un trou. J'annonce par radio ma découverte, et Scott, "oeil de Lynx", me signale qu'on se trouve dans les 09.00h de la formation. Je laisses ces proies faciles avec regret, et rejoint ma position, à gauche du PBY selon les instructions de Sean. On les garde à l'oeil. ils ont une route parallèle à la notre. Après plusieurs minutes d'observation, il semble qu'ils changent de cap, et deviennent agressifs. Sean demande à la 3ème paire, c'est à dire nous, d'aller voir de plus prés. Nous quittons la formation, et fonçons vers les hydravions, qui sont alors plus bas que nous. J'encadre l'ailier dans mon collimateur. Je préviens Sean qu'ils ne semblent pas agressifs, et qu'ils ont un cap au 220, certainement un cap retour. Sur ordre, je laisses à nouveau ces 2 intrus avec doublement des regrets, et rejoint la formation.
A peine la formation rejointe, que Sean d'abord, et Harold ensuite, nous signalent des zéros dans nos 6. Le temps de me retourner vers la gauche, je vois des traçantes passer tout prés de mon aile. Instinctivement, je break à droite, et recherche les cibles. Je suis en dessous, et dans les 5.00h du PBY, lorsque j'aperçois un zéro faisant feu de toutes ses armes sur le PBY. Le fuselage se casse au pied de dérive. J'entends à la radio, les hurlements de l'équipage. La haine, la haine à l'état pure me monte à la gorge. Je continue mon virage en le serrant, et arrive dans ses 6. Il m'a vu, et à ce moment précis, commence la danse de la mort, celle d'où l'un des deux ne reviendra pas.
Je suis collé à lui comme une sangsue, tire plusieurs rafales qui touchent, mais qui apparemment sont sans effet. Sauf qu'après plusieurs minutes, à monter et à descendre, il prend une pente prononcée et percute la surface à pleine vitesse. La vengeance, contrairement à ce que l'on dit, n'est pas un plat qui se mange froid. J'ai pris plaisir à mettre à mort ce voyou.
Je vois passer un zéro en dessous de moi, dans mes 10.00h, je retourne ma machine, et descends vers lui plein pot. Il ne cherche même pas à m'éviter, je pense qu'il ne m'a pas vu. Je presse la détente, encore et encore. Des morceaux de fuselage s'en détachent. Il plonge droit vers l'eau. En voilà encore un que "les Prussiens n'auront pas" comme disait ma grand mère. Je cherche autour de moi, et ne trouve plus personne. Il m'a semblé entendre que John Hannover a du s'éjecter, en panne de gouverne. John mon ailier a disparu. J'entends Scott et Sean se débattre un peu plus loin. Sean est en mauvaise posture et Scott va à sa rescousse. Mais trop tard, Sean percute a pleine vitesse. Je vois devant moi un zéro qui semble en difficulté. Je m'aligne dans ses 6 et lâche une rafale qui doit l'exploser, mais qui après quelques hoquets, s'arrête nette. Pétard, je suis winchester. J'en informe Scott, et lui indique que je continue la chasse, en espèrant le pousser à la faute. L'ennemi monte et descend dans une valse circulaire, plusieurs fois, je manque de le percuter et passe in extremis en dessous. Après plusieurs tours, Scott m'annonce qu'il est dans mes 6, mais qu'un jap perdant du carburant essaye de me prendre pour cible pour dégager son copain. Une rafale de Scott le fait lâcher prise, et il semble que son moteur soit touché car je l'aperçois hélice en drapeau. Celui là n'ira plus très loin. Scott entre alors dans la danse, et aligne le dernier des zéros restant. En une rafale bien ajustée, il l'endommage et celui-ci va percuter la surface.
La tension retombe, mais je suis encore tendu comme une corde à piano. On fait le bilan, pour constater que nous sommes les deux seuls survivants. Quelle hécatombe. Tous le copains.... Betty, toujours un sourire, un mot gentil....J'en ai gros sur la patate.
Scott me ramène aux dures réalités, pour m'annoncer que nous sommes paumés en plein milieu, avec des compas inutiles. Je décide de prendre un cap au 70, celui initialement prévu. Il me semble qu'Harold nous avait prévenu de prendre un cap au 55 à partir de ce point en cas de problèmes. J'en fait part à Scott, mais celui-ci n'a rien entendu. Mais alors, d'où je sors ce cap??? Décision est prise de continuer au 55. J'espère que je ne me trompe pas.
Les minutes coulent lentement, et rien à l'horizon. On grimpe à 2500m pour essayer d'avoir une vue plus large, mais rien, rien... J'envisage sérieusement le fait qu'on soit obligé de se poser à court de carburant. Scott a une idée de génie.... On ne doit plus être très loin de la TF 11. Contactons les par radio. Il appelle sur la fréquence tour, et miracle, le contrôleur nous réponds. Nous lui expliquons la situation, et il nous informe qu'il envoie 4 appareils à notre recherche. Après plusieurs minutes, où le ciel reste désespéramment vide, au 2ème contact radio, on nous demande de cercler sur place feux de nav allumés. Presque immédiatement, un F4F nous aperçoit, et nous ramène au bercail. La nuit est presque tombée, et j'ai beaucoup de mal à distinguer le Saratoga. Mais comme c'est bon de le voir. Je me présente vertical, et j'ai tout de suite la clairance pour me mettre en finale. Heureusement le Saratoga va vite, car je loupe tous les brins, n'accroche que ceux de l'extrémité du pont. Enfin à la maison. Je parque ma machine en bout de pont, un mécano vient me donner un coup de main pour m'extraire du cockpit. Je suis en nage, et le coup de main est le bienvenue. Il interroge :
Alors, c'était comment la bas?
Dur mon ami, l'enfer..... Oui, l'enfer....
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Pilote : Vivant
Appareil : en bon état
Revendications : 3 zeros
Témoignages: Vu Scott abattre 2 zeros
Marquages japonais: Un des zeros abattu par Scott portait une bande bleue sur la dérive.