L'assaut des chipos.....
Publié : lun. mars 13, 2006 9:43 am
Bonjour à tous...voici un petit récit pour se détendre et bien commencer la semaine ...et ne me dites pas qu'il n'y a pas de rapport avec l'aviation!!!
L’assaut des chipolatas…
Salon de Provence, par une chaude matinée du mois d’août. Quelque part dans les collines de Lançon de Provence, c’est l’effervescence dans la ruche, ou plutôt le nid. Il y a quelque minute, un groupe d’éclaireuses a repéré non loin d’ici ce qui s’annonce comme être un délicieux barbecue. Apéro, cacahuète, le jaune, les olives et surtout, de tendres morceaux de bidoche, sûrement des côtes d’agneaux à vue d’œil, ce qui annoncent un repas sans précédent.
On ne peut évidemment pas passer à côté de cela. Un raid aérien s’impose. Rapidement, toutes les ouvrières se mettent en place.
Vous l’aurez compris, aujourd’hui je suis une guêpe vorace, profitant de n’importe qu’elle occasion pour me remplir le ventre. Et il faut dire que le sud provençal est une région qui se prête bien à notre insatiable appétit : barbecue, apéro et bouffe en plein air.... Je suis petite, mais je bouffe comme un sanglier. Mon péché mignon : le melon ! ! !
Le raid se prépare. Le briefing : Environ une quinzaine de guêpes, 16 exactement, dirigée en 4 sections de 4 guêpes. La formation adoptée sera l’échelon refusé. Les objectifs sont clairs : Les récents événements concernant la grippe aviaire nous interdise de piocher dans la viande crue, et nos préférences doivent aller vers la viande bovine et ovine.
Le leader du raid est une ouvrière expérimentée : plus de 15 raids, et environ une dizaine d’abeilles abattues. Au sein du nid, la légende raconte qu’elle aurait défait un frelon lors d’un dogfight.
Je fais partie de la troisième section, en protection des deux premiers qui se rueront sur la bouffe. Je suis l’ailier droit du leader. Normalement après ce raid je passerai chef de patrouille…
12H00. Scramble. Décollage d’alerte, les côtes sont sur le grill avec au moins une demie heure d’avance, et l’apéro est déjà entamé. Néanmoins, nous avons eu le temps de consulter les NOTAMS : beau temps, peu d’activité sur la base aérienne de Salon, tout au plus un ou deux Tucano en vol et quelques planeurs à haute altitude. Pas d’incendie de forêt à l’horizon, nous ne serons pas gêné par les fumées et autres incandescences…
En outre, le rapport indique que l’Olympique de Marseille a perdu hier soir au Vélodrôme…Il faudra donc se méfier de l’autochtone primaire dont l’humeur exécrable risque d’être dangereuse pour nous : coup de fourchette intempestive, claque, bombe RAID…Tout au plus, nous pouvons espérer une déconcentration certaine de leur attention devant TELEFOOT…
Le décollage s’effectue sans encombre depuis le nid, bien planqué dans les lambris d’un vieux mas abandonné…
Rassemblement, puis formation. Chacun s’assure du bon battement de ses ailes. Dard en poste, antenne à l’affût, nous sommes parées.
L’objectif approche. Ca sent les grillades….impatientes mais pas téméraires, nous effectuons une reconnaissance TBA…L’objectif est repéré : une série de côte d’agneaux, de merguez et de saucisson s’alignent devant nous, ainsi qu’une belle surprise. C’est le leader de la section deux qui l’aperçois en premier…
" bzzz bzzz bzzz….en bas, à 9 heure, à droite à côté de la rouquine en maillot….du melon ! ! ! "
" bzz bzzz bzzz...leader du numéro deux…je le vois ! ! ! La vache, c’est pas de la merde, c’est du Cavaillon ! ! ! "
" Leader squadron, à l’ensemble de la formation…les sections 1 et 2 avec moi, les autres en protection, gaffe aux abeilles et aux frelons….pas de bombe RAID en vue…TAAAIIIIIIIAAAUUUUUUUTTTT ! ! ! !bzzzzzzzzz "
L’assaut est impitoyable. Le premier passage est infructueux pour la section 1 : repéré, les bras se sont agités ainsi que les fourchettes, rendant l’approche dangereuse. La 1 décroche et fait diversion en direction du barbecue. La habitants sont visiblement désorganisés, et laissent vacant le melon et le saussiflar… la section deux se rue dessus et se gave. Repérée par le maître de maison furieux, celle ci doit rapidement dégager. Une guêpe évite de justesse un coup de fourchette, tandis qu’un invité essaie d’emprisonner l’une d’elle dans un bocal. Cap plein nord, remontée en chandelle, la section deux dégage au plus vite suivis de la section une qui retourne bredouille, ou plutôt brocouille comme on dit ici…le barbecue est bien protégé. Le premier assaut fut bref, mais intense.
C’est au tour de ma section et de la quatre d’intervenir. Rapidement j’analyse la situation. J’ai ultra faim, et un morceau de melon agrémenté d’un bon morceau d’une bonne chipolata conviendraient à mon appétit.
Je fonce, en couverture de mon leader. Les choses se gâtent ! ! ! Je dois éviter des claquements de mains menaçantes. Touché par un torchon volant, mon leader complètement sonné tombe par terre. Un grand coup de tongue décathlon lui assènera le coup de grâce…
" Bzzz bzz, une guêpe est au tapis, poursuivons notre action.. "
L’assaut est violent et rapide…de rapides changements de trajectoire me permettent de me faufiler jusqu’à mon objectif, la viande.
Je prend le lead de la section 3, amputée de son chef. Posé sur une côte d’agneau, je me gave. Hmmmmm….je reconnais là la bonne viande Jean Rosé…Tandis que la section 4 est aux prises avec les invités et le melon, nous profitons d’un moment d’accalmie pour becqueter. Miam c’est trop bon…Nous redécollons en direction en direction du melon, lorsque qu’un insecte non identifié apparaît…
" bzzz, alerte !Unknown, inbound, IFF inconnue…. "
L’alerte est donné par la section une restée en protection. Rapidement, l’intrus est identifiée, il s’agit d’une grosse mouche venue réclamer sa part. Sans attendre, deux guêpes en formation serrée prennent l’interception. Un combat tournoyant s’engage : plus rapide, plus agressive et mieux armée, les guêpes sont assurées d’une victoire, la mouche n’a aucune chance…encadrée par les guêpes, celle ci meurt instantanément à l’impact du dard et part en vrille incontrôlable. Elle tombe au milieu du Ricard. Tout au plus pourra t on dire qu’elle aura eu une belle fin ! ! ! !
Ce qui n’était au début qu’un assaut organisé est devient vite une guerre totale : affamée, les deux sections restées en protection ont finalement fondue sur les chipolatas. Tandis que je vole vers les melons, un coup de serviettes me projette sur la table. Tel un Harrier, mes capacités STOL me permettent d’éviter un coup de fourchette fatal. Je me retrouve au milieu d’une flaque de Pastis. Je m’en abreuve goulûment mais ceci a pour effet de me faire perdre les antennes. Tant bien que mal je redécolle. Le melon est en vue.
Autour de moi, c’est la Bronx total….coup de serviette, tatane carrefour qui vole, fourchette autoguidée occupent l’espace entre les virevoltements de mes camarades de vol qui essaient tant bien que mal de s’empiffrer. La défense est sérieuse aujourd’hui. Tandis que j’attrape un morceau de melon, les autres guêpes elles s’arrachent la viande. Merguez, chipo, côte d’agneaux, chorizo d’Espagne, tout est bon à prendre…C’est le chaos complet. Une deuxième guêpe s’effondre, victime d’un claquement de main brutal : dans son ultime combat, celle ci meurt avec honneur en plantant son dard venimeux dans la pomme de la main qui la tue…nous entendons un hurlement suivit d’un dégagement précipité dans la maison : la voie est libre pour le saucisson ! ! !
Peine perdue…le repas est brutalement interrompu par l’intrusion d’ " hostile " : des Cabridants ! ! Ces grosses guêpes de compétitions à deux corps sont nos ennemies…
" bzzz bzz leader à l’ensemble de la formation…branle bas de combat, dégagez et rassembler vous, on engage, on engage ! ! ! "
Pas de chance, on s’est fait coiffé. Coup sur coup, deux guêpes s’effondrent, victimes des dards puissants des Cabridants. Nous nous rassemblons tant bien que mal. Un âpre combat tournoyant s’engage alors…
" bzzz derrière toi, gaffe y’en a deux ! ! ! " " bzzz le numéro deux et trois avec moi, j’ai le beam, on dégage le leader "
Plus lourde, les cabridants ont du mal à manœuvrer. Légère, rapides, nous manœuvrons en formation. Nos tactiques de combat aériens sont bien rôdées.
A deux sur un hostile, mon ailier lui arrache une aile. Inutile de gaspiller un dard. Le cabridant tombe sur la table à manger, aussitôt achevé par un coup de fourchette qui le coupe en deux. Coup sur coup, deux autres cabridants se meurent par terre, victimes de nos ouvrières affamées et terriblement virulentes…
" Bzzzz de Bzz…mayday mayday, j’ai deux cabridants à 6 Heures….demande de l’aide d’urgence "
" Bzz bzzz….suis touché, j’ai perdu une aile… "
Une de nos guêpes, touchée à mort, tombe au milieu d’une salade composée, en faisant hurler de terreur la blonde qui était en train de se servir.
Tiraillées par la faim, les cabridants n’en démordent pas. Nous non plus. Le combat est d’une extrême violence. Bien qu’ayant reçu le renfort de deux éclaireuses et de l’alerte 4 et 5, aucun des deux corps aériens ne veut lâcher le terrain. Le combat a pris de l’altitude pour éviter les coups fatals des habitants d’en bas. Même en zigzagant rapidement, on a vite fait de se prendre un coup de serviette ou de tapette. L’espace aérien est devenu dangereux : s’entremêle guêpes et cabridants, combat tournoyant…chacun essai de s’arracher une aile ou de planter son dard venimeux…Ici, il n’y a pas de blessés…
Ayant remplit mon petit ventre, je m’acharne sauvagement sur l’ennemi. Toute les figures aériennes y passe : Split-S, yoyo, Immelman, tenaille….nous sommes de meilleures dogfighters et l’ennemi commence à reculer.
Mais un événement imprévus va mettre tout le monde d’accord. A l’horizon, une patrouille de frelons, l’avant garde d’une escadrille qui vole pas loin, arrive. Là, c’est du hors compétition, hors catégorie. Avec le frelon, nous sommes surclassé. Aucune chance de survie en combat singulier.
" bzzz bzzz bzzzz…Frelons à 10 heures, 12 miles angel Five….aucune chance les gars on décroche, rendez vous au point de rassemblement ! ! "
Dans une épique débandade, nous dégageons les lieux vers le point de rassemblement, laissant les cabridants s’acharner sur le saucisson corse…Les frelons ont une vitesse de rapprochement très grande, alors nous dégageons vite fait.
Point de rassemblement : un vieux nid d’abeille historique classé histoguêpe (l’équivalent du patrimoine de l’UNESCO chez les guêpes…) fiché dans une antenne relais de télévision. Nous faisons le décompte des survivantes et un rapide point. Direction le nid principal, formation en échelon refusé.
Passé les patrouilles aériennes de protection, nous arrivons au nid en prenant contact avec le contrôle aérien….
" bzz bzz bzz, clear to land, derrière la numéro deux… "
Le bilan du raid est mitigé….8 guêpes au tapis, la moitié de la formation initiale. En contrepartie, nous nous sommes bien remplie la panse…Mais dorénavant, il nous faudra composer nos plans avec les intrusions hostiles, élaborer des schémas d’attaques rapides et efficaces…un passage, pour un max de bouffe…Il nous faudra aussi à l’avenir mieux tenir les formations de protection…enfin bon…
J’ai environ 20 minutes pour récupérer, car ensuite je suis de patrouilles éclaireuses encore une fois…la recherche de nourriture, c’est un véritable métier ! ! ! Dur dur une vie de guêpe…..
Pélican 72
L’assaut des chipolatas…
Salon de Provence, par une chaude matinée du mois d’août. Quelque part dans les collines de Lançon de Provence, c’est l’effervescence dans la ruche, ou plutôt le nid. Il y a quelque minute, un groupe d’éclaireuses a repéré non loin d’ici ce qui s’annonce comme être un délicieux barbecue. Apéro, cacahuète, le jaune, les olives et surtout, de tendres morceaux de bidoche, sûrement des côtes d’agneaux à vue d’œil, ce qui annoncent un repas sans précédent.
On ne peut évidemment pas passer à côté de cela. Un raid aérien s’impose. Rapidement, toutes les ouvrières se mettent en place.
Vous l’aurez compris, aujourd’hui je suis une guêpe vorace, profitant de n’importe qu’elle occasion pour me remplir le ventre. Et il faut dire que le sud provençal est une région qui se prête bien à notre insatiable appétit : barbecue, apéro et bouffe en plein air.... Je suis petite, mais je bouffe comme un sanglier. Mon péché mignon : le melon ! ! !
Le raid se prépare. Le briefing : Environ une quinzaine de guêpes, 16 exactement, dirigée en 4 sections de 4 guêpes. La formation adoptée sera l’échelon refusé. Les objectifs sont clairs : Les récents événements concernant la grippe aviaire nous interdise de piocher dans la viande crue, et nos préférences doivent aller vers la viande bovine et ovine.
Le leader du raid est une ouvrière expérimentée : plus de 15 raids, et environ une dizaine d’abeilles abattues. Au sein du nid, la légende raconte qu’elle aurait défait un frelon lors d’un dogfight.
Je fais partie de la troisième section, en protection des deux premiers qui se rueront sur la bouffe. Je suis l’ailier droit du leader. Normalement après ce raid je passerai chef de patrouille…
12H00. Scramble. Décollage d’alerte, les côtes sont sur le grill avec au moins une demie heure d’avance, et l’apéro est déjà entamé. Néanmoins, nous avons eu le temps de consulter les NOTAMS : beau temps, peu d’activité sur la base aérienne de Salon, tout au plus un ou deux Tucano en vol et quelques planeurs à haute altitude. Pas d’incendie de forêt à l’horizon, nous ne serons pas gêné par les fumées et autres incandescences…
En outre, le rapport indique que l’Olympique de Marseille a perdu hier soir au Vélodrôme…Il faudra donc se méfier de l’autochtone primaire dont l’humeur exécrable risque d’être dangereuse pour nous : coup de fourchette intempestive, claque, bombe RAID…Tout au plus, nous pouvons espérer une déconcentration certaine de leur attention devant TELEFOOT…
Le décollage s’effectue sans encombre depuis le nid, bien planqué dans les lambris d’un vieux mas abandonné…
Rassemblement, puis formation. Chacun s’assure du bon battement de ses ailes. Dard en poste, antenne à l’affût, nous sommes parées.
L’objectif approche. Ca sent les grillades….impatientes mais pas téméraires, nous effectuons une reconnaissance TBA…L’objectif est repéré : une série de côte d’agneaux, de merguez et de saucisson s’alignent devant nous, ainsi qu’une belle surprise. C’est le leader de la section deux qui l’aperçois en premier…
" bzzz bzzz bzzz….en bas, à 9 heure, à droite à côté de la rouquine en maillot….du melon ! ! ! "
" bzz bzzz bzzz...leader du numéro deux…je le vois ! ! ! La vache, c’est pas de la merde, c’est du Cavaillon ! ! ! "
" Leader squadron, à l’ensemble de la formation…les sections 1 et 2 avec moi, les autres en protection, gaffe aux abeilles et aux frelons….pas de bombe RAID en vue…TAAAIIIIIIIAAAUUUUUUUTTTT ! ! ! !bzzzzzzzzz "
L’assaut est impitoyable. Le premier passage est infructueux pour la section 1 : repéré, les bras se sont agités ainsi que les fourchettes, rendant l’approche dangereuse. La 1 décroche et fait diversion en direction du barbecue. La habitants sont visiblement désorganisés, et laissent vacant le melon et le saussiflar… la section deux se rue dessus et se gave. Repérée par le maître de maison furieux, celle ci doit rapidement dégager. Une guêpe évite de justesse un coup de fourchette, tandis qu’un invité essaie d’emprisonner l’une d’elle dans un bocal. Cap plein nord, remontée en chandelle, la section deux dégage au plus vite suivis de la section une qui retourne bredouille, ou plutôt brocouille comme on dit ici…le barbecue est bien protégé. Le premier assaut fut bref, mais intense.
C’est au tour de ma section et de la quatre d’intervenir. Rapidement j’analyse la situation. J’ai ultra faim, et un morceau de melon agrémenté d’un bon morceau d’une bonne chipolata conviendraient à mon appétit.
Je fonce, en couverture de mon leader. Les choses se gâtent ! ! ! Je dois éviter des claquements de mains menaçantes. Touché par un torchon volant, mon leader complètement sonné tombe par terre. Un grand coup de tongue décathlon lui assènera le coup de grâce…
" Bzzz bzz, une guêpe est au tapis, poursuivons notre action.. "
L’assaut est violent et rapide…de rapides changements de trajectoire me permettent de me faufiler jusqu’à mon objectif, la viande.
Je prend le lead de la section 3, amputée de son chef. Posé sur une côte d’agneau, je me gave. Hmmmmm….je reconnais là la bonne viande Jean Rosé…Tandis que la section 4 est aux prises avec les invités et le melon, nous profitons d’un moment d’accalmie pour becqueter. Miam c’est trop bon…Nous redécollons en direction en direction du melon, lorsque qu’un insecte non identifié apparaît…
" bzzz, alerte !Unknown, inbound, IFF inconnue…. "
L’alerte est donné par la section une restée en protection. Rapidement, l’intrus est identifiée, il s’agit d’une grosse mouche venue réclamer sa part. Sans attendre, deux guêpes en formation serrée prennent l’interception. Un combat tournoyant s’engage : plus rapide, plus agressive et mieux armée, les guêpes sont assurées d’une victoire, la mouche n’a aucune chance…encadrée par les guêpes, celle ci meurt instantanément à l’impact du dard et part en vrille incontrôlable. Elle tombe au milieu du Ricard. Tout au plus pourra t on dire qu’elle aura eu une belle fin ! ! ! !
Ce qui n’était au début qu’un assaut organisé est devient vite une guerre totale : affamée, les deux sections restées en protection ont finalement fondue sur les chipolatas. Tandis que je vole vers les melons, un coup de serviettes me projette sur la table. Tel un Harrier, mes capacités STOL me permettent d’éviter un coup de fourchette fatal. Je me retrouve au milieu d’une flaque de Pastis. Je m’en abreuve goulûment mais ceci a pour effet de me faire perdre les antennes. Tant bien que mal je redécolle. Le melon est en vue.
Autour de moi, c’est la Bronx total….coup de serviette, tatane carrefour qui vole, fourchette autoguidée occupent l’espace entre les virevoltements de mes camarades de vol qui essaient tant bien que mal de s’empiffrer. La défense est sérieuse aujourd’hui. Tandis que j’attrape un morceau de melon, les autres guêpes elles s’arrachent la viande. Merguez, chipo, côte d’agneaux, chorizo d’Espagne, tout est bon à prendre…C’est le chaos complet. Une deuxième guêpe s’effondre, victime d’un claquement de main brutal : dans son ultime combat, celle ci meurt avec honneur en plantant son dard venimeux dans la pomme de la main qui la tue…nous entendons un hurlement suivit d’un dégagement précipité dans la maison : la voie est libre pour le saucisson ! ! !
Peine perdue…le repas est brutalement interrompu par l’intrusion d’ " hostile " : des Cabridants ! ! Ces grosses guêpes de compétitions à deux corps sont nos ennemies…
" bzzz bzz leader à l’ensemble de la formation…branle bas de combat, dégagez et rassembler vous, on engage, on engage ! ! ! "
Pas de chance, on s’est fait coiffé. Coup sur coup, deux guêpes s’effondrent, victimes des dards puissants des Cabridants. Nous nous rassemblons tant bien que mal. Un âpre combat tournoyant s’engage alors…
" bzzz derrière toi, gaffe y’en a deux ! ! ! " " bzzz le numéro deux et trois avec moi, j’ai le beam, on dégage le leader "
Plus lourde, les cabridants ont du mal à manœuvrer. Légère, rapides, nous manœuvrons en formation. Nos tactiques de combat aériens sont bien rôdées.
A deux sur un hostile, mon ailier lui arrache une aile. Inutile de gaspiller un dard. Le cabridant tombe sur la table à manger, aussitôt achevé par un coup de fourchette qui le coupe en deux. Coup sur coup, deux autres cabridants se meurent par terre, victimes de nos ouvrières affamées et terriblement virulentes…
" Bzzzz de Bzz…mayday mayday, j’ai deux cabridants à 6 Heures….demande de l’aide d’urgence "
" Bzz bzzz….suis touché, j’ai perdu une aile… "
Une de nos guêpes, touchée à mort, tombe au milieu d’une salade composée, en faisant hurler de terreur la blonde qui était en train de se servir.
Tiraillées par la faim, les cabridants n’en démordent pas. Nous non plus. Le combat est d’une extrême violence. Bien qu’ayant reçu le renfort de deux éclaireuses et de l’alerte 4 et 5, aucun des deux corps aériens ne veut lâcher le terrain. Le combat a pris de l’altitude pour éviter les coups fatals des habitants d’en bas. Même en zigzagant rapidement, on a vite fait de se prendre un coup de serviette ou de tapette. L’espace aérien est devenu dangereux : s’entremêle guêpes et cabridants, combat tournoyant…chacun essai de s’arracher une aile ou de planter son dard venimeux…Ici, il n’y a pas de blessés…
Ayant remplit mon petit ventre, je m’acharne sauvagement sur l’ennemi. Toute les figures aériennes y passe : Split-S, yoyo, Immelman, tenaille….nous sommes de meilleures dogfighters et l’ennemi commence à reculer.
Mais un événement imprévus va mettre tout le monde d’accord. A l’horizon, une patrouille de frelons, l’avant garde d’une escadrille qui vole pas loin, arrive. Là, c’est du hors compétition, hors catégorie. Avec le frelon, nous sommes surclassé. Aucune chance de survie en combat singulier.
" bzzz bzzz bzzzz…Frelons à 10 heures, 12 miles angel Five….aucune chance les gars on décroche, rendez vous au point de rassemblement ! ! "
Dans une épique débandade, nous dégageons les lieux vers le point de rassemblement, laissant les cabridants s’acharner sur le saucisson corse…Les frelons ont une vitesse de rapprochement très grande, alors nous dégageons vite fait.
Point de rassemblement : un vieux nid d’abeille historique classé histoguêpe (l’équivalent du patrimoine de l’UNESCO chez les guêpes…) fiché dans une antenne relais de télévision. Nous faisons le décompte des survivantes et un rapide point. Direction le nid principal, formation en échelon refusé.
Passé les patrouilles aériennes de protection, nous arrivons au nid en prenant contact avec le contrôle aérien….
" bzz bzz bzz, clear to land, derrière la numéro deux… "
Le bilan du raid est mitigé….8 guêpes au tapis, la moitié de la formation initiale. En contrepartie, nous nous sommes bien remplie la panse…Mais dorénavant, il nous faudra composer nos plans avec les intrusions hostiles, élaborer des schémas d’attaques rapides et efficaces…un passage, pour un max de bouffe…Il nous faudra aussi à l’avenir mieux tenir les formations de protection…enfin bon…
J’ai environ 20 minutes pour récupérer, car ensuite je suis de patrouilles éclaireuses encore une fois…la recherche de nourriture, c’est un véritable métier ! ! ! Dur dur une vie de guêpe…..
Pélican 72