Attaque sur Karhula

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Dar-Dar Motus
Mécano au sol
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Attaque sur Karhula

#1

Message par Dar-Dar Motus »

Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque le moteur n°1 de mon A-20 s’ébranle bruyamment sur ma gauche. Coup d’œil inquiet sur ma droite, le n° 2 fait de même sans broncher. Les mécanos ont enfin réussi à le rendre docile celui-là. La voix de Gaston vient de faire irruption dans mes écouteurs :
- C’est bon Motus, je suis en place, tout est ok ici. A part peut-être la glacière que je n’arrive décidément pas à caler correctement !
- Ok, merci Gaston. T’inquiètes je vais piloter tout doux, comme d’hab quoi…
- Ouaip, ben il me semble que la dernière fois que tu m’as dis ça, ont est rentré à pied !
- ... [silence]..., mitrailleur n° 3 t’es prêt ?

La tour vient de donner son autorisation et je lance mes moteurs à fonds afin de ne pas me laisser distancer par Ricky qui avale toute la longueur de la piste en slalomant.
- Eh, Gaston. Il a fait fort le Ricky hier soir ?
- Je ne sais pas, mais ce matin c’est la brosse à dent qui le maintenait debout le Ricky !

Train rentré, volets rentrés, Ricky en l’air et plus ou moins stable, tout commence plutôt bien.
On met le cap sur le premier waypoint qui survole la périphérie nord de notre belle ville de Lenningrad, puis cap sur Kronshtadt avec un plancher à 1500 mètres.

Notre escorte de LA-5 se fait entendre sur les ondes, il me semble reconnaître Gent, ou peut-être bien Grunht.
- Boston de Ivan leader, on vous cherche, z’êtes passé ou ?
- Ivan de Boston 2, salut c’est Ricky, brupps ! On est au-dessus de Kronshtadt avec un cap d’env. 280, vitesse 300 à 1500 mètres.
- C’est bon, on vous voit, on vous couvre, mais ouvrez l’œil quand même les gars !

Ca fait du bien aux oreilles et surtout au mental de savoir que nos copains sont au-dessus pour nous prêter main forte en cas de mauvaise rencontre. Mais ce qui est le plus rassurant par-dessus tout, c’est de savoir que mon ami Gaston reste perpétuellement à l’affût du moindre contact qui se présente, un vrai prédateur...
- Pschhhitttt…. Eh Motus, je viens de faire pèter une ch’tite mousse t’en veux une ?
- Euhhhh, bon ben c’est bien pour te faire plaisir, envoies !

La patrouille se forme sans trop de difficulté. On adopte une formation en diamant, une mini box si l’on veut. Je vois à travers ma verrière les La-5 qui patrouillent au-dessus. L’île de Konshtadt s’éloigne irrémédiablement dans nos six heures et immanquablement le risque de tomber sur des bandits augmente au fur et à mesure que l’on avance. Mes mains se crispent de plus en plus sans me rendre compte autour du manche.

J’entends l’escadrille whisky qui essaie tant bien que mal de se repérer dans cette région ou les côtes se ressemblent malheureusement toutes. Ils sont en première ligne, j’aimerai pas être à leur place. Mais sans eux, il n’est même pas imaginable de pouvoir rejoindre notre objectif sans subir de lourdes pertes. Si mes souvenirs sont bons, il me semble avoir vu les noms de Rich et de Sting dans la composition de cette escorte avancée de P-40. Ce sont de bons types que j’ai connu lors de la sélection des pilotes. Ils ont étés pris dans la chasse alors que je me traîne dans ce bi-moteurs. Mais finalement je l’aime bien cet A-20 capitaliste. Il est robuste, relativement rapide et surtout, il peut faire très mal à l’ennemi ! J’espère que ces deux gaillards ne rencontreront pas trop d’opposition…

- De Gaston, contacts dans nos 8 heures !!


J’entends déjà les Ivan qui s’organisent pour intercepter et identifier ces contacts qui semblent venir à notre rencontre. Pas bon ça...
Nous on continue sur notre cap en espérant que ce ne soit pas des ennemis qui viennent se coller à nos basques.

- Boston de Ivan leader, les contacts ont l’air d’être des G-50 mais ils ont l’air de se faire distancer. On reste avec vous pour l’instant.

Ma respiration ralentit quelque peu suite à l‘annonce de nos escorteurs. Cette première alerte à mis tout nos sens en éveil et on a plus l’esprit à rigoler. D’ailleurs on approche gentiment d’Hamina, qui est la dernière ville située juste avant notre objectif de ce jour : la base aérienne de Karhula.

Je vérifie une dernière fois mes équipements de vol et de combat. Tout me semble en ordre, je n’ai pas envie d’avoir une mauvaise surprise au moment d’engager. La tension monte à l’intérieur de la carlingue et je tente d’apaiser l’atmosphère :

- Gaston, t’as réussi à fixer cette foutue glacière à quelque part ?
- Non, ça m’énerve elle bouge sans arrêt et j’ai pas envie que le chili con carne que je nous ai préparé pour le retour, finisse au fond de ce foutou zinc Yankee! Il te fait toujours chier ce moteur n° 2 ?
- Il tourne nickel, c’est bon signe pour nous, la chance a peut-être tourné !

J’aurai bien continué cette discutions philosophique avec mon mitrailleur préféré mais j’aperçois sur ma droite la ville d’Hamina…

- Boston 3 de Boston 2, remet toi en formation en ligne, ça va pas tarder à chauffer dans le coin !

Je me décale sur la droite afin de prendre la formation d’attaque. Ricky est maintenant dans mes 11 heures, et il à l’air d’avoir récupérer la totalité des ses moyens. Je l’aime bien Ricky, on à déjà fait pas mal de missions ensemble. C’est un très bon pilote, mais c’est un gars qui n’a vraiment pas beaucoup de chance. Le dieu de la DCA a apparemment jeté sa colère sur lui car il ne finit jamais une mission sans rentrer à pied ou en ayant laissé la moitié de son appareil sur la zone de combat. Je commence d’ailleurs inconsciemment à augmenter la distance qui me sépare de lui…

On aperçoit maintenant la périphérie sud de Karhula, l’objectif n’est pas loin !
Mais qu’est-ce que c’est la devant moi ? Je lance à la radio:

-A tous de Boston 3, contacts multiples à 1 heure bas !
- D’Ivan leader, compris on s’en occupe !

Pas une seconde à perdre, il ne faut pas rester aussi haut. J’appelle Ricky :
- Ricky de Motus, faut plonger maintenant !
- Ok suis-moi !

Boston1, dont la radio à cesser de fonctionner dès le début de la mission, continue de voler à 1500 mètres, j’espère qu’il a vu les bandits et qu’il va également plonger.

On entend les Ivan se débattre avec nos assaillants, mais il ne faut pas que je perde ma concentration sur l’objectif de notre mission. Il faut que l’on trouve cette foutue base !

- De Boston 2, j’ai la base en visuel à 1 heure, on fonce !

Je me colle derrière Ricky, et en effet la base ennemie apparaît devant mes yeux. On passe maintenant les 400 km/heure et Ricky m’annonce des avions en stationnement droit devant nous.
Soudain un énorme flash de lumière et de fumée se forme devant moi.
L’avion de Ricky vient de se faire désintégrer …

- Gaston ! Mon dieu, Ricky vient de se faire abattre par la flak!
- Encore ?! Mais c’est pas vrai ça !!

Je ne dois pas perdre ma concentration malgré la disparition subite de mon camarade. J’aligne les 2 avions de transports qui sont maintenant devant moi. Je positionne mon pouce sur la détente et je lâche mes 40 parafrags au moment ou ma cible disparaît sous le nez de mon appareil.

Les détonations de mes bombes résonnent jusque dans notre carlingue.
- Joli Motus on vient de griller au moins 2 de leurs zincs !
Me crie Gaston.

J’entame un virage à droite afin de recoller sur une trajectoire directe de retour. Il est hors de question de refaire une deuxième passe, ce serait du suicide avec cette DCA qui est aussi abondante dans les parages.

- Eh Motus ! J’y cois pas ! Là à 5 heures, regarde le gars dans l’arbre, c’est pas Ricky ?! Il gesticule comme un diable, il a pas l’air content !! Et en dessous de lui il me semble que c’est Cartman qui lui fait signe de descendre !
Incroyable, ces deux gars ont le cul bordé de nouilles… c’est pas la première fois qu’ils s’en sortent sans une égratignure !
- Ca m’étonne qu’a moitié Gaston, tu verras qu’ils seront quasiment déjà au bar de la base quand on atterrira !

Bon c’est pas tout ça, il faut rentrer maintenant et apparemment nous somme le dernier équipage des Boston encore en vol.
Je prends le cap 120 et je plonge au raz du sol.

- Attention Motus on à des bandits au cul !

Gaston a repéré 2 contacts apparemment hostiles qui nous prennent en chasse. J’entends Rich qui m’annonce qu’ils ont les bandits en visu et qu’il vont s’en occuper.
Ils tombent plus que bien ! C’était pas le moment de se retrouver seul !

On surplombe maintenant Hamina. L’escadrille Whisky nous annonce qu’ils ont dégagé nos six heures. Ouf ! Un soucis de moins !

Le retour se passe sans problème au raz des flots en longeant de loin la côte. Vivement de sentir le sol sous nos roues.

J’entends maintenant l’escadrille Ivan qui se regroupe au-dessus de mon appareil, Il ont réussi à s’en sortir, bonne nouvelle.

- Ca vas Gaston ?
- Ouaip ça va pas trop mal. Dis donc, c’est comme ça que tu appelles voler tout doux ?
- Bahh, désolé, mais j’ai dû faire quelques manœuvres défensives !
- Pas de problème, je comprends. Heureusement que ma glacière ne s’est pas ouverte !

Le vol de retour se déroule sans encombre et l’on survole maintenant pour une seconde fois l’île de Konshtadt. Je prends maintenant un capo au 090 qui va nous amener directement à la base.

L’escadrille Ivan se prépare justement à effectuer leur approche sur le terrain qui est juste à côté. Ils sont d’ailleurs en plein dans mes 12 heures à basse vitesse. Motus, joue pas au con, c’est pas maintenant qu’il faut se taper une collision en vol !

Au moment ou je me présente en main gauche au-dessus de la base, on entend Rich qui annonce un engagement avec des 109. Ce dernier vient apparemment de se faire toucher et annonce qu’il saute. C’est pas vrai, ils ne nous lâcheront jamais ces allemands !

Je me présente en final, volets ok, train ok. Y’a plus qu’a… comme on dit ! Ca serait bête de merder maintenant…

Je maintiens ma vitesse à 180 km/h et je m’approche du seuil de la piste, le dépasse ,coupe les gaz, et entame mon arrondi. Outch ! Mon train tape fort contre le sol, mon avion rebondit plusieurs fois avant de maintenir sur la piste. ?J’entends Gaston jurer dans l’interphone :
- Put... de glacière de mer….. !!

Je dirige mon A-20 en direction du parking, m’y arrête, et coupe enfin les moteurs.

- Ca joue Gaston ? Pas de dégâts ?
- Ouaip , ça roule mon Motus, pas un seul trou d’obus à signaler, t’es toujours aussi cocu à ce que je vois, c’est pas pour me déplaire tu me diras !!
- Bon ben, on a plus qu’ filer boire une p’tite mousse au bar, non ?
- Euh, ben, écoutes, je crois que tu vas d’abord m’aider à ramasser la multitude d’haricots rouges de notre qui sont étalés au fond de notre coucou. Si tu as fais des progrès au niveau du confort de vol, l’atterrissage c’est pas encore ça !!!



Motus ;)
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Une soirée BG's ?? ...à côté, Johnny au stade de France, c'est un playmobil dans un évier !!!
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Gaston
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#2

Message par Gaston »

LOL... voilà qui résume très bien un typique tue-jeudi BG's !!! Action, bonne ambiance et rigolade !!!
Lorsque le sage lui montre la Lune, l'imbécile regarde le doigt

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pelican72
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#3

Message par pelican72 »

Un récit oh combien sympathique et fun à lire :cowboy: Il nous en manque tant des récit comme ça d'escadrille...celui ci fait envie en tout cas...pour le chili bah...t'as plus qu'à commander chez bonduel lol:tongue: :cowboy:



Pélican 72
"Fermez, démontez, roulez."
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