Ouaip, irrécupérable le gun...
Bon, je m'y remets, en deux petites histoires de campagne eurowar.
DCA en Mirage F1CR
Il y a des jours où le seul mot qui vient à l'esprit est "urgence", accompagné d'une poussée d'adrénaline et d'une pensée qui vous fait clairement sentir que si on a décollé, on n'atterrira sûrement pas.
Ceci est d'autant plus vrai lorsqu'à quelques nautiques de soi se déroulent des scènes d'effroyables carnages qui nous parviennent en appels à l'aide de pilotes dont la voix, prise par la peur, la panique et le désespoir nous glacent le sang.
Mais on se dit qu'on ne peut pas les abandoner dans cet enfer, qu'ils seraient là pour nous, et que nous nous devons d'être là pour eux, quitte à prendre un pari qui risque de se terminer en aller simple vers satan.
Machinalement nos doigts trouvent les bons boutons, lisent les instruments, et dans un réflexe réfléchi annoncent le tir libérateur plus attendu que le sauveur 2000 ans auparavant. "FOX 1"
On ne pense plus alors qu'à garder le contact sur sa cible jusqu'à l'impact, épouvanté alors par le nombre de spikes qui illuminent le RWR. On se dit "dégage, bouge tes fesses et sauve ta peau; pense à ta femme, tes gosses, tes amis.
Mais le pauvre type en face doit se dire la même chose, sauf qu'il est coincé. On ne peut pas le lâcher.
Jusqu'au moment où l'on se dit "merde"...
Hommage à Knell, dont la prose et l'expérience sont nettement au delà de mes quelques notes.
SEAD Strike en Mirage 2000D
Le temps est déguelasse, il fait froid, je me suis mal réveillé, le café était infect, mon Mirage 2000-5 a un problème et le patron me dit qu'il a besoin d'un pilote sur Diesel pour le début de soirée. Journée de merde en perspective.
La cible est au nord de Kangnung, où sont basés des Mig-29 et des J8.
Il s'agit d'un bataillon de ZSU-23, 23-4, SA-14 et autres saletés.
Heuresement que l'est de la Corée est très valloné, au moins les chasseurs ennemis ne me voient pas, même s'ils sont près de 6 dans la zone.
Le suivit de terrain fait des merveilles, mais le cible est en terrain plat, donc adieu la couverturee du relief.
Je sors des montagnes pleine PC, au ras des paquerettes avec les belouga préselectionnées pour un largage en loft.
Je m'approche de la cible...150 pieds, 520 noeuds... trop rapide, je réduis... 200 pieds, 500 noeuds, 20 secondes avant arrivée sur cible, je tire sur le manche.
Pitch +5...+10...+15...+20...bombes larguées...
Je break aussitôt dans un plongeon infernal vers le sol spiké de toutes part ECM on et le doigt implacablement collé sur le boutton des leurres électromagnétiques et thermiques.
Mon ailier se fait abattre par sam, je ne vois pas de parachute... et merde.
TFR sur HARD, 200 pieds, plein pot et droit sur la montagne.
J'ai beau hurler aux jaguars en approche de se barrer de là, il faudra qu'ils comprennent d'une autre manière.
Je n'ai fait gaffe à mon pétrole, omnubilé par ce "29" omniprésent sur mon RWR, me voilà à 120 nautiques de Pusan avec 2000 livres de coco...
Va falloir atterrir sur Taegu; mais d'abord passer la frontière dans l'autre sens.
Une vallée sert de no man's land. Elle grouille de batteries et de canons antiaériens.
Tant pis, pas le temps pour un détour.
TFR VLC, pleine PC, ECM, je ne mettrais que 20 secondes pour la traverser, avec des obus qui déchirent l'horizon devant moi.
Ouf, passé. 1200 livres...
J'atterris sur Taegu, la mort dans l'âme pour mon ailier, voyant le balais infernal de ces F-16 Hollandais qui j'espère le vengeront.
L'avion au parking, je vois la jauge de kéro, me disant qu'à quelques minutes près l'avion était mort.
Avant de repartir sur Pusan, je passe à la tour établir la perte du Mirage 2000D numéro 643 en territoire hostile, tandis que les mécanos refont le plein.