Saitek X-55 RHINO

Saitek se met à jour : X-52, X-65 donc X-75 : ah non X-55 !!

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Apres un décevant X-65 Saitek se relance dans la course au HOTAS avec pour  objectif le remplacement du fameux mais vieillissant  X-52 pro.
Récemment passé dans  le giron de Mad Catz, Saitek ambitionne  avec le X-55 Rhino de garder la suprématie sur le segment moyenne gamme des joysticks de simulation.
Ambition facilitée par l’absence coupable de concurrents sur ce secteur pourtant si lucratif…

Premières Impressions

Après une campagne de communication très réussie et un teasing assez convaincant nous avions hâte de mettre les mains sur le Rhino.

X-65 like ?
La première chose qui saute immédiatement aux yeux c’est bien sûr le look…
Après une longue période orientée SF l’équipe de design s’est remise au boulot et a repris fièrement 80 % de son boulot fait pour le X-65 (si ça, c’est pas de la capitalisation…).
Nous retrouvons donc ici le look « réaliste » inspiré des vrais systèmes HOTAS. Fini le gris et le bleu Startrek, bonjour le noir et vert des sticks pro.
Un look très réussi donc qui ne tachera pas sur votre bureau ou dans votre cockpit, surtout par des soirées obscures ou son retro éclairage vert fait son petit effet !!

Deuxième chose : l’augmentation des boutons et hats présents sur les deux périphériques,
Car oui le X-55 est bien constitué de deux périphériques distincts, deux prises USB sont nécessaires. Et contrairement au Thrustmaster Warthog ces deux périphériques resterons toujours reconnus comme séparés par Windows.

La troisième chose est le côté cheap des plastiques et de la finition. Il y a un vrai gap de qualité entre un X-52 pro et un X-55. Ceci en défaveur du X-55.
Saitek a certainement privilégié les « features » à la qualité pour maitriser les couts et donc le prix final.
Nous sommes ici bien loin de la qualité d’un Warthog mais le prix n’est pas du tout le même.

Le X-55 est proposé a 180 euros alors que le Warthog se négocie entre 350 et 370 euros.
Soit tout de même une différence de 170 euros.
Le X-55 coûte « juste » 2 fois moins cher que son concurrent de chez Thrustmaster un détail qui finalement n’en n’est pas un et dont il faudra tenir compte lors des conclusions…..

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Des « features qui veut des features » ?

Si on se reporte à la fiche technique de sateik on remarque tout de suite une inflation des boutons, hat et axes. Mais certaines fonctionnalités sont en fait simplifiées ou non reconnues nativement par Windows, nous y reviendrons dansles parties dédiées à chaque périphérique.

Le Rhino est donc un combiné de deux périphériques distincts. Et ils le resteront à la différence du Warthog qui unifie les deux éléments en un seul périphérique. Ceux du X-55 restent indépendants. Chose qui peut être source de mauvaises surprises surtout si votre logiciel de jeu ne supporte qu’un seul périphérique de contrôle  (expérience vécue avec Battlefield 4 par exemple).
Il est clair que Saitek a misé gros sur le nombres de fonctionnalités proposées, alors cela suffira-t-il a faire du X-55 une nouvelle référence  ou alors  abondance de bien nuit-elle ?

C’est ce que nous allons tenter de déterminer dans la suite de ce test !!

Joystick Throttle
Axes 3 6
Trigger 1
Push Button 3 5
Pinkie Paddle 1
Pinkie 1
8-Way POV Hat Switch 1
8-Way Hat Switches 2 2
Switch 2 pos 1
Slider 2 pos 1
Sroll whell 1
Commutateur 3 Pos 7

Mais certaines de ces fonctionnalités sont en fait simplifiées ou non reconnues nativement par windows, nous reviendrons sur cela dans les parties dédiées à chaque périphérique.

Etape 1 : Le joystick

Le Joystick est réussi. Sa précision n’a rien à envier à celle de la génération précédente.
Il est juste un peu moins précis qu’un warthog mais cela est très peu perceptible à l’usage.
Précis mais il souffre néanmoins de petits soucis de jeunesse :

Le système d’autocalibrage n’applique pas de deadzone par défaut (Hardware). Et comme les valeurs renvoyées au système sont brutes et non amorties cela provoque un léger tremblement ou décalage sur les axes X et Y.
Pour remédier à cela Saitek recommande officiellement d’appliquer une deadzone de 5% sur ces deux axes. Rien de vraiment grave mais Saitek a peut être sorti son joystick un peu rapidement…

La fonction twist qui permet de contrôler un axe dédié au palonnier n’est plus « physiquement blocable ». Il faudra pour  se faire mettre les doigts dans HUD (le logiciel saitek) et désactiver l’axe concerné.
Pas de chance le palonnier ne bénéficie pas de la modification possible de dureté offerte aux axes X et Y (lire plus bas). Sa dureté assez prononcée sera certainement fatigante à tenir à tenir à la longue.
Sa co-implantation sur le manche provoque comme sur tous les systèmes du même type des mouvements parasitant les autres axes, il faudra penser à bien régler vos deadzones en conséquence. Ou à investir dans un vrai palonnier si besoin.

Concernant le sytème de résistance, le X-55 reprend celui de ses prédécesseurs (X-52, X-45), c’est donc un ressort qui applique une pression sur une « coupelle » transmettant ainsi la résistance et servant à ramener le manche en position centrale.
Un système déjà ancien mais qui est cette fois grandement amélioré !!

Saitek a amélioré son procédé permettant ainsi via quatre différents ressorts interchangeables de modifier la résistance du manche. Une très bonne idée pour ceux qui trouvaient l’ancien stick trop dur ou trop mou.

Une attention toute particulière sera à porter sur la fragilité des pièces plastiques bloquant le ressort. Semblant trés fragiles, il ne faudra pas être un pilote adepte du changement de ressort à la volée.
Attention donc au vieillissement prématuré de ces pièces.

La vidéo ci-dessous vous montre le dispositif de changement de ressort (bon visionnage).
Il est donc trés facile de trouver sa « bonne résistance ».

Un autre petit inconvénient de cette solution est la fiction de l’ensemble mécanique : plastique contre plastique. Cela induit une légère friction à la mise en mouvement et plus le ressort est rigide plus l’effet devient perceptible.
Le dernier ressort étant vraiment très mou, j’ai plutôt choisi celui juste au-dessus. Le plus rigide des quatre entrainant une résistance marquée pour quitter le point central il ravira peut être les plus musclés d’entre vous !!
l’idéal serait peut etre (car nous ne l’avons pas testé) d’appliquer un lubrifiant téflon entre la coupelle et le socle pour diminuer cette résistance..
A creuser..
La prise en main du manche est bonne et confortable. Les boutons tombent assez bien sous les doigts.
La tête de joystick regroupe tous les hats (3) dont les plastiques font un peu « cheap » mais rien de grave.
Leur position resserrée pourra poser des soucis d’interférences de fonctions à ceux ayant de gros doigts, surtout lors des manipulations en plein combat.
Rien de plus énervant que de changer de mode radar alors que l’on voulait juste tourner la tête..

Il est de plus  regrettable d’avoir placé les 3 hat ensemble  un peu à l’étroit  alors que remplacer le bouton situé sous le pouce  par l’un des 3 (en n’en gardant que 2 sur la tête de stick) était sûrement plus intéressant pour les simmers de jet modernes.
Une autre dispârition par rapport au X-65 , la trigger à deux étages (détente à deux positions) qui etait tres utile sous A-10C, F4 et d autres simus de warbirds.

Malgré ces petits « regrets » le stick est réussi, largement au-dessus de son ancêtre le X-52 !!

Etape 2 : La throttle

La trottle du X-55 reprenant le travail effectué sur le X-65 nous avons donc le droit à une throttle  « bimoteur ». Contrairement au X-65 la base se voit enrichie de boutons, sélecteurs et axes supplémentaires.
Le retro éclairage vert autour des boutons (voir photos) renforce un peu plus l’aspect réaliste du design global.

Le système de friction du X-65 ayant contribué à sa « non réussite commerciale » c’est la première chose que je me suis empressé de vérifier…
Ouf !!  Saitek a arrangé les choses, la molette sert vraiment à quelque chose et on trouve sans soucis le réglage adapté a son  simulateur : souple pour hélico, plus dur pour les jets, etc…
En vérifiant le réglage de la dureté une faiblesse de la throttle apparait : sa faible course et son bras de levier très court. On peut voir sur la première photo ci-dessous les deux positions extrêmes des manettes.
La course est donc assez faible, et pour arranger tout cela, ici pas de système d’Idle ou de cran de pc à la Warthog ou Cougar.
Cette course très courte est gênante dans les situations ou la variation demandée se joue au % prés, tenue de formation, ravitaillement en vol, stationnaire. la précision d’échantillonnage étant tres bonne  ce n’est pas impossible mais cela sera beaucoup plus délicat pour le pilote  !!!
Il faudra encore une fois bien travailler la courbe de réponse pour pallier cette erreur de conception…

La base bien enrichie par rapport au X-65, (le Warthog est passé par là), comporte de nombreuses  features :
– Des interrupteurs : mais ceux-ci sont momentanés, c’est à dire qu’ils ne restent pas bloqués en position haute ou basse
– Des potentiomètres (rotary) un peu cheap  pouvant servir à régler un volume ou autres mais malheureusement  ils ne sont pas indexés, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas de point dur au milieu de la course, bien pratique pour un trim .. mais non pas ici . Cela risque de bien limiter leur utilisation et domaine d’emploi.
– Le sélecteur de plage de programmation, à gauche, bien placé et facilement accessible : bon point !

Notons la présence de mini-arceaux métalliques empêchant l’activation des boutons avec l’avant-bras lors de variations de gaz !!
Encore une bonne idée !!!
Attaquons-nous aux manettes des gaz car c’est bien là que réside le principal raté de SAITEK sur ce produit.
La manette de droite est la plus complexe des deux. Elle supporte deux rotary  indexés, cliquables, un mini stick, deux hat et deux boutons sur la face avant…
Concernant les rotary leur présence est un bon point même si celui du haut (le plus gros des deux) semble très très fragile (voir vidéo). Ils permettront d’assigner à volonté trim, réglages radars, etc…

Les hats sont facilement accessibles mais un peu trop resserrés ce qui provoque souvent des actions involontaires. A l’utilisation ils manquent d’identités « tactiles »  et on se retrouve vite a tâtonner pour savoir dans quelle direction on les actionne.
Volant sur Falcon 4 BMS et DCS l’utilisation de ces hats est presque obligatoire !!
Par facilité j’ai préféré n’en affecter qu’un seul sur les deux , ceci afin d’éviter les commandes parasites…
Et il va bien falloir se servir de ces hats car le mini stick ou plutôt la façon dont Saitek a décidé de l’intégrer est simplement incompréhensible …
Ce mini stick «n’est pas un axe DirectX », il n’apparait pas dans le panneau de configuration du périphérique du jeu.
Il n’est donc pas affectable directement dans un simu.
Pour pouvoir l’utiliser il est impératif de le configurer dans « HUD,  le logiciel Saitek, et de lui affecter des macros ou des raccourcis clavier. Il sera donc toujours possible de l’utiliser mais pas de profiter d’un vrai mini stick …

Ce choix pour le moins curieux rends ce systéme  presque sans réel intérêt !!!
Un bon gros hat 8 positions classique aurait parfaitement fait le job…
Un sacré handicap pour les pilotes d’avions de combat modernes…

Le slider si pratique sous ROF ou IL2 pour régler un zoom au temps du X-52 n’est plus qu’un faux slider, un simple bouton 2 positions sur lequel il faudra programmer un press/release pour l’utiliser pour commander l’aerofrein par exemple.
La qualité générale de fabrication de la throttle a fait un bond en arrière par rapport au X-52 pro. Les plastiques font « cheap » et la finition moyenne  (voir la jonction des pièces sur la vidéo).
La throttle n’est donc pas une franche réussite, pas totalement mauvaise mais une petite déception.

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Etape 3 : l’expérience du vol

Aprés plusieurs heures de vols sous Falcon4, IL-2, Rise of Flight et DCS il apparait que le X-55 rempli bien son rôle.
La précision du manche  est très bonne et le pilotage d’un Hélicoptère sous DCS ou d’un F-16 sous Falcon ne vous posera aucun problème. La possibilité de changer la dureté du ressort aide beaucoup a trouver un feeling de vol adapté.
Comme annoncé plus haut un graissage de la coupelle de transition améliorera sans doute l’effet de « collage » se produisant parfois lors de la mise en mouvement du stick.
La fonction rudder utilisable ponctuellement sera moins confortable sur une utilisation plus prolongée sous DCS UH-1 ou Mi-8 par exemple où le pilotage implique un usage constant.

Pour les petites mains les hats du manche avec un peu d’habitude ne poseront pas de soucis seul le manque d’un hat sous le pouce tranchera avec les habitudes de ceux venant d’un Cougar… <
La throttle posera plus de soucis aux pilotes de jets modernes et aux fans d’hélicos.
Sa faible course et les hats et stick « mal pensés »  obligeront les simmers à prendre de nouvelles habitudes.
Les pilotes d’avions classiques style IL2, Rise of Flight ou DCS FC3 seront néanmoins parfaitement à l’aise avec ce HOTAS !!

Les rotary par contre simplifieront beaucoup la gestion des trim, richesse et autres paramètres avion.
Autre avantage l’utilisation de différentes plages de programmation (3 possibles) vous permettront par exemple d’utiliser une configuration Air Air, une seconde Air Sol et une troisième pour de la NAV.
Basculer entre les différentes plages est très simple via le sélecteur situé sur la base de la throttle !!

Si vous venez d’un X-52  (ou moins) le X-55 vous fera faire un pas en avant niveau confort d’utilisation en vol.

Etape 4 : « Un coup d oeil au HUD, enfin au logiciel »

HUD, le nouveau logiciel de configuration est en fait une version relookée de l’ancien logiciel SST. Saitek a donc refait la peinture du SST en ajoutant une couche réseau social et actus…
Rien de boulversant  les habitués de SST ne seront pas du tout dépaysés.

Hud est donc le logiciel avec lequel vous pourrez créer des profils de configuration pour le X-55.
Un profil est un fichier de configuration dans lequel vous aurez defini les actions qui seront effectuées lorsque vous actionnerez un bouton, un axe ou autre.
Les profils permetent de changer les affectations du X-55 en fonction du simulateur choisi.
Attention les profils HUD n’incluent pas les réglages de sensibilité, zones mortes et autre réglages subtils de la reponse des axes (ces dernier sont fait dans une autre section du HUD et ne sont pas stockés avec les profils)
Un logiciel séparé lancé en fond de tâche permet de choisir à la volée le profil et de l’appliquer au périphérique (fonctionnement classique).
Si vous avez un ancien profil sous X-52 constitué de macros ( correspondance fonction-> touches) rentrées avec amour, eh bien vous pourrez les réutiliser pour constituer un nouveau fichier de configuration pour le X-55.
La désactivation d’un axe (la fonction twist par exemple) n’en est pas une, HUD se « bornant » juste à appliquer une courbe plate à l’axe a désactiver …..

Pour le reste on reste avec du classique, je vous recopie donc j la description que j’en avais faite pour le lancement du X-65.
Même si tout ne tombe pas sous la main et que le niveau de script reste assez limité (par rapport au Cougar), il est possible d’assigner des macros, des séquences de touches claviers avec répétition, des délais et même délimiter les axes en sections définies qui exécuteront a leur tours des fonctions et des macros.
N’hésitez pas à faire des tests et y passer un peu de temps cela vaut largement la peine.

Déjà limité par rapport au Cougar le HUD est à des années lumieres des possibilités offertes par TARGET le logiciel du Warthog.

Attention !!!!

Le débranchement sauvage des périphériques du X-55 alors qu’un profil de programmation est actif a causé à plusieurs reprises des soucis de clavier et pointeur souris devenus fous !!!
Causant la perte de la moitié de cet article en cours de rédaction…
Un peu fragiles ces drivers …
Mais au final il faut avouer que HUD comblera  les besoins de la majorité des  simmers mais les plus exigeants en seront pour leurs frais

Conclusion : Le roi du milieu de gamme (par défaut) ???

Malgré les défaut parfois  gênants relevés dans le test le X-55 bénéficie d’un look tres réussi (en partie repris sur le X-65).
Il reprend sans soucis le flambeau de son ainé le X-52 pro, en laissant parfois  de coté des fonctionnalités bien utiles c’est vrai mais pour le prix annoncé il n’a pas de concurrent sur ce segment. A part peut-être le X-52 pro pour ceux dont la gestion mutimoteur n est pas une priorité.

Son manque de qualité de finition mis à part, le X-55 est le meilleur  HOTAS milieu de gamme.
En dépit des plastiques cheap le X-55 fait son petit effet.
Il apporte la gestion multimoteur, une précision accrue, un systéme de gestion de la dureté réglable et plus d’axes que ses concurrents.
A conditions d’accepter ses limitations sur les simus de jet militaires à l’avionique complexe, le X-55 fait le job et le fait bien !!

Pour 180 euros en précommande on obtient le meilleur HOTAS pour débuter ou pour les simmers au budget un peu serré.

MAJ 2015 : les prix constatés tournent aux alentours de 220  euros ce qui peut donner a réfléchir quand le TM Wathog est parfois accessible en promo  vers les 270 euros .
A 220 euros le X-55 perd un peu de son attrait et les défauts s’en trouvent de ce fait  moins excusables…

Bons vols à tous !!!!!!!!

7
Du bon mais pas que ....

The Good

  • look "réaliste"
  • Systéme de ressorts
  • Précision du manche
  • Rétro éclairage vert
  • Nombre d'axes
  • Seul dans cette gamme de prix
  • Fonction "rudder"

The Bad

  • Qualité de finition
  • Qualité des plastiques (cheap)
  • Logiciel dépassé
  • Ministick non Directx
  • Absence de double détente
  • Absence de hat sous le pouce sur le manche
  • Course de la throttle limitée
7 Fabrication
6.7 Installation
6.5 Suite logicielle
7.4 Fonctionnalités / precision
7.2 Ergonomie
7 Prix

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